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Cyberouest : France Télécom ferme le robinet sans préavis

Mise en cessation de paiement, Cyberouest s’est vue privée de connexion par France Télécom, coupant ainsi le service Internet des 600 clients de la web agency bretonne. Cette dernière compte saisir les tribunaux européens.

600 entreprises ou particuliers privés de site et même de connexion Internet pendant trois jours. Parmi eux, le comité régional du tourisme, Beneteau ou Newman, mais aussi des start-up comme Ouestjob.com.Tel est le résultat d’un incroyable bras de fer entre France Télécom et la web agency Cyberouest.Le 2 juillet, le tribunal de commerce de Vannes déclare cette dernière en cessation de paiement, mais lui donne six mois pour ” rétablir la situation et trouver un acquéreur “.Le lendemain, le fournisseur d’accès Transpac, filiale de France Télécom, met fin à ses services, sans préavis, invoquant le non-règlement d’une échéance que Cyberouest n’avait plus à régler. La dette de Cyberouest envers France Télécom s’élèverait à 1,5 million de francs.” France Télécom nous disait encore la veille qu’il n’y aurait aucune rupture de service. Ils ont voulu nous faire couler “, s’indigne Stéphane Taupin, membre du comité d’entreprise de Cyberouest, qui compte près de 140 salariés.Après la coupure, il a fallu trouver de toute urgence une solution de repli. Philippe Lesauvage, directeur technique de la web agency, espère que le service, qui a été rerouté vers un autre fournisseur, sera rétabli dès ce soir.

Solidaires contre le monopole

” Désormais, nous chercherons plus d’autonomie technologique. On ne peut pas décemment accepter de dépendre d’un seul fournisseur “, estime-t-il.Et d’ajouter : ” On a assisté à un énorme mouvement de solidarité des professionnels de l’Internet. Ils sont tous venus nous proposer de l’aide. Il faut dire qu’ils ont tous connu des galères similaires avec France Télécom. “Pour lui, l’opérateur impose ses lois grâce à son monopole. ” Je considère qu’Internet est un réseau de contribution mutuelle, France Télécom nous a mis des bâtons dans les roues, sans prendre en compte nos 600 clients. Ça va à l’encontre de l’esprit même d’Internet.”Cyberouest devrait saisir les tribunaux européens pour obtenir un ” jugement de fond”. ” Nous n’avons pas encore déterminé les chefs d’accusation, mais l’abus de position dominante pourrait en faire partie “, précise Pierre Cheminant, responsable de l’agence de Rennes. France Télécom na, pour sa part, pas répondu aux questions de 01net.

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Mélusine Harlé