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Curl va-t-il supplanter Java ?

En éditant un nouveau langage, Curl Corporation veut ajouter interactivité et animation sur le web À l’exemple de Java, Curl Surge 1. 0 déporte sur le client nombre de tâches habituellement confiées au serveur

Curl Corporation propose, avec son environnement de développement Curl Surge 1. 0, “l’une des nouvelles technologies les plus importantes depuis la création du World Wide Web “, clament ses promoteurs. À la base, le Curl Content Language, un langage de programmation proche de Java, capable d’ajouter de l’interactivité aux pages web sans trop les alourdir. La philosophie de Curl reprend d’ailleurs celle de Java : déporter le maximum des opérations de calcul et de traitement des données sur le client, autrement dit le navigateur Internet. Le bénéfice est double : les temps de téléchargement sont réduits, car les fichiers (comme les animations, par exemple) sont plus petits, et la vitesse d’exécution est supérieure, puisque c’est le client qui effectue les calculs à la place du serveur. “Dans certains cas, nous avons vu la technologie Curl multiplier par un facteur 10 les performances d’un site web “, affirme Bob Batty, vice-président des ventes et du marketing de Curl. Robert Young, PDG de Curl, n’hésite pas à reprendre le slogan de lancement du langage Java :“Une technologie qui permet d’écrire le code une seule fois, et qui fonctionne n’importe où “. Par rapport à Java, l’avantage de Curl est de regrouper en un seul langage et un seul environnement de développement des technologies largement répandues sur le web : balises, scripts, programmation objet et applets. Curl propose en outre des API pour effectuer de l’animation 2D ou 3D.Curl Corporation a été fondée en 1998. À sa tête, on trouve notamment Michael Dertouzos, directeur du Laboratory of Computer Science du célèbre MIT, et Timothy Berners-Lee, inventeur du langage HTML. Curl Content Language est le fruit de recherches financées par la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency, à l’origine d’ARPANet, l’ancêtre d’Internet réservé à la Défense américaine) et menées au MIT depuis 1995. La société a pour mission de commercialiser les résultats de ces recherches.

Un plug-in est nécessaire pour lire les pages codées avec Curl

La solution de Curl est constituée du plug-in Surge, nécessaire à l’interprétation des pages, et de Surge Lab, l’environnement de développement, pour l’heure en phase bêta. Curl est un langage orienté objet. Les programmes peuvent être aussi bien écrits sous forme de scripts que d’applets, qui seront compilés par le Runtime Engine (un compilateur JIT, Just In Time) intégré au plug-in Surge. Celui-ci n’est actuellement disponible que pour Windows. Il fonctionne avec les versions 4. x et 5. x d’Internet Explorer et avec Netscape 4. x. Des versions pour Linux et Macintosh devraient voir le jour ainsi que, à plus long terme, des versions pour assistants électroniques et téléphones mobiles.Côté sécurité, les applets Curl ne sont autorisées ni à lire ni à écrire sur le disque dur de l’utilisateur, et elles ne doivent pas employer plus de 64 Mo de mémoire vive, du moins par défaut. Il est toutefois possible d’autoriser certaines applets, dites privilégiées, à accéder au disque de l’utilisateur, même si cela n’est pas recommandé.Il est bien sûr possible d’accéder aux sites exploitant Curl par le protocole sécurisé SSL. Surge intègre en outre un parser XML, ce qui permet à une applet de traiter des données XML issues du serveur ou de communiquer avec d’autres services web. La conformité au protocole SOAP prévue n’est pas encore intégrée. Surge Lab permet le développement d’applets graphiques en 2D et 3D (animées ou non), prend en charge la gestion des événements clients, et est accompagné d’un débogueur, d’une documentation et d’API. D’autres outils sont disponibles pour les développeurs, tel un plug-in permettant d’exporter des animations créées avec 3D Studio MAX au format Curl, ce qui permet de réduire la taille des fichiers. L’un des atouts de Curl est sa compatiblilité avec les langages existants. Outre HTML, il gère les scripts JavaScript, CGI et Perl, ainsi que les JSP (Java Server Pages) et les ASP (Active Server Pages). De fait, on peut employer Curl pour ajouter une applet dans une page web existante, ou pour remplacer des lignes de code JavaScript, par exemple, ce qui le rend flexible et modulaire, et devrait favoriser son adoption par les développeurs. Évidemment, le code Curl ne sera lisible que par les navigateurs disposant du plug-in. “C’est d’ailleurs pour cette raison que le site de Curl lui-même n’est pas écrit entièrement en Curl, et fait appel à des technologies courantes comme les JSP “, précise Bob Batty. En effet, seule la partie du site www.curl.com qui accueille les démonstrations du langage nécessite le plug-in.

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Pierre Berlemont