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Cryo fait sa cryothérapie

En déposant une offre publique d’échange sur les titres de sa filiale Cryonetworks, le 19 juin, la société Cryo conforte sa politique de rationalisation des coûts.

Cryo, qui contrôle 61,49 % du capital de CryoNetworks et 76,08 % de ses droits de vote, compte reprendre toutes les actions de sa filiale cotée, moyennant six actions de Cryo pour dix actions de CryoNetworks. A l’heure de l’annonce du dépôt de l’offre publique d’échange des titres de CryoNetworks, Cryo affirme que
plusieurs actionnaires de référence se sont irrévocablement engagés à apporter leurs titres à l’offre “.Cette annonce prend évidemment place dans une logique de rationalisation des coûts. Cryo avait déjà annoncé en février dernier la fermeture de sa filiale allemande ainsi qu’une réduction d’effectifs en Angleterre. En mai, l’éditeur de jeux mettait en place un plan de licenciements de quatre-vingt-dix personnes.Jean-Martial Lefranc, président de Cryo, justifie la reprise de CryoNetworks par le ralentissement du marché des infrastructures sur le Net. Ce que l’on a appelé un moment le syndrome Kalisto, quand cette dernière a vu partir en fumée les millions issus des contrats sur les jeux en ligne, faute de joueurs.Il est vrai que l’objectif de chiffre d’affaires du groupe pour cette année n’a été atteint que très partiellement, puisque Cryo visait 175 millions de francs et qu’il n’a pas encore dépassé les 100 millions.Après que le projet a été déposé auprès du Conseil des marchés financiers (CMF), ce dernier a demandé la suspension de cotation en Bourse des actions des deux sociétés. Au prix actuel de l’action, les porteurs de titres obtiendraient, en échangeant leurs actions, une prime d’émission de 35 %.Une fois l’accord de la CMF et de la COB obtenu, l’opération s’ouvrira le 3 juillet pour une période de 15 jours.

Cryo soigne ses coûts pour survivre

La fusion de CryoNetworks et de Cryo en une seule société devrait permettre de sérieuses réductions de coûts. Sur les deux cents salariés de Cryo, quarante personnes ont été remerciées, contre cinquante chez CryoNetworks, qui compte cent cinquante employés.Au total, concernant les seules réductions d’effectifs, on peut faire un calcul simple : en prenant un salaire moyen de 300 000 francs par personne et par an, puis en y ajoutant 25 000 francs de frais fixes (téléphone, loyer, électricité, etc.) et en multipliant le tout par 90, on obtient une économie de près de 30 millions de francs par an.Les dépenses marketing seront également réduites : elles représentaient près de 14 % du CA par an et ont été abaissées à 8 % du CA par an.Face à une certaine ” incompréhension ” du dépôt d’offre publique, Patrick Malka, directeur financier de Cryo, insiste sur le fait que le c?”ur d’activité des deux sociétés restera identique :
Nous ne sommes pas en train d’arrêter l’Internet, nous préservons toutes nos activités en les rentabilisant au maximum. D’ailleurs, nous allons sortir deux nouveaux jeux en ligne d’ici la fin de l’année “, explique-t-il. Lidée générale consiste donc à survivre en période de crise tout en rassurant les marchés.

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Mélusine Harlé