Passer au contenu

Crise Express

Il est de plus en plus difficile de comprendre si c’est la routine des profit warning qui alimente la déprime des marchés, ou l’inverse. Les entreprises,…

Il est de plus en plus difficile de comprendre si c’est la routine des profit warning qui alimente la déprime des marchés, ou l’inverse. Les entreprises, sous la coupe des analystes des fonds de pension, se rangent à la nouvelle religion de la transparence.Quand, il y a trois ans, Alcatel, jugé coupable d’une alerte sur bénéfices trop tardive, perdit 40 % en une seule séance, aucun grand patron français ne témoigna sa solidarité à Serge Tchuruk.
Aujourd’hui, entre deux résultats trimestriels, trois road shows et quatre interviews, tous les dirigeants préfèrent se couvrir. Quitte à signaler seulement un petit trou d’air. Chaque changement de décimale est répercuté. Cisco se fait fort de pouvoir clore ses comptes en 24 heures. Et c’est encore trop lent.Place à ceux qui, comme Franck Riboud, anticipent. Les analystes adorent ceux qui fixent le cap du court terme, car eux-mêmes se noient dans des statistiques quotidiennes contradictoires. Un jour c’est l’indice de confiance des ménages américains qui grimpe, le lendemain le taux d’épargne qui baisse et, le jour d’après, ce sont les directeurs d’achat de l’industrie US qui s’interrogent. Allez comprendre !Pauvres analystes. Les pays industrialisés sont entrés dans l’ère de l’information. Mais les outils d’analyse restent à inventer. D’où la volatilité de la Bourse. Et, plus grave, la volatilité de l’économie. Il y a encore quelques mois, en pleine croissance, on s’interrogeait sur la fin des cycles économiques. On peut se demander s’il ne va pas falloir s’habituer, au contraire, à vivre avec des cycles extrêmement brefs.L’indigestion d’information conduit à une crise économique dun nouveau genre : la crise express. Attachez vos ceintures.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Jérôme Bertolus