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Courtier d’e-mail : le nouvel intermédiaire d’affaires

L’e-mail marketing ne connaît pas la crise. Et les brokers de bases de données ont de beaux jours devant eux.

Certes, le commerce de fichier ne date pas d’hier. Tout comme les mégabases de données. Depuis quatre ou cinq ans, les Claritas et autre Consodata ont construit leur succès sur la collecte et la location de fichiers ” profilés “. Sans compter les mégabases que se sont constitués pour leur propre compte des groupes comme Procter & Gamble ou Nestlé. Mais avec internet, le commerce de fichiers est devenu une nouvelle branche des métiers de la publicité et des médias. “L’essentiel de la valeur d’un site réside dans sa base d’e-mails profilés “, explique Emanuel André, directeur du département ” e-mail broking ” chez Ibase, un gestionnaire de base de données qui réalisait 4,88 millions d’euros (32 millions de francs) de chiffre d’affaires en 2000. “Une valeur que beaucoup de sites n’ont pas les moyens de réaliser “, continue-t-il. Ibase se propose de qualifier la base de données récoltée auprès de sites fournisseurs et de louer ces contacts à des sociétés clientes, moyennant une commission.Après une expérience d’un an et demi chez Claritas, Emanuel André a rejoint Ibase avec pour mission de prospecter sur le web de nouveaux clients et de développer l’offre d’e-mail marketing. Ancien chasseur alpin, Emanuel André, 28 ans, a vu juste en entrant, d’emblée, dans l’univers des mégabases, un des seuls créneaux vraiment rentables sur le web. “ Je ne crois pas en tant que tel au marché internet. Il n’y a pas eu de révolution industrielle. Seulement l’ouverture d’un nouveau canal de distribution.” Depuis deux mois, il est à la tête du nouveau département de ” e-mail broking “, composé d’une jeune équipe de six personnes. “C’est un métier transversal, où il faut être à la fois consultant, commercial et marketer “, précise- t-il. Pour expliquer les problématiques assez complexes de data mining aux éditeurs, pour démarcher les annonceurs et mener à bien toute la campagne de marketing direct.À ce jour, le service e-mail broking d’Ibase gère 800 000 adresses externes, récoltées notamment auprès du site de services mobiles Kiwee.com et du site de promotion en ligne Icoupon.fr, avec lesquels un contrat de distribution exclusive a été signé. Pour répondre à la demande, Ibase s’appuie, en outre, sur sa base propriétaire, qui réunit 160 000 adresses électroniques d’une population âgée de 15-35 ans, et complétée par des locations de fichiers ad hoc. “Tout est dans la qualité de la collecte“, remarque-t-il. Les fichiers exploités doivent ainsi être estampillés opt in, c’est-à-dire garantir l’adhésion volontaire de l’internaute. Une marque de confiance pour un négoce de données privées qui fait encore parfois un peu peur.

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Sébastien Fumaroli