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Coupable, et après ?

Donc, après tout ce battage médiatique, on sait déjà qu’il ne va pas se passer grand-chose ! Dans cette affaire, tout est à double détente. Microsoft…

Donc, après tout ce battage médiatique, on sait déjà qu’il ne va pas se passer grand-chose ! Dans cette affaire, tout est à double détente. Microsoft est coupable, mais il peut continuer à agir comme bon lui semble (il fera probablement attention !). On vante les mérites d’une Amérique capable de contrer les monopoles abusifs, mais on oublie que, depuis la création de la loi antitrust, il y a plus de cent ans, Microsoft n’est que la quatrième affaire de ce type – après Standard Oil, ATT et IBM. Contre Big Blue, d’ailleurs, les charges ont été abandonnées au bout de huit ans de procédures. On lance un procès sur la base d’une situation de l’industrie à un moment donné, mais, deux ans après, le paysage a totalement changé. Jamais Internet Explorer n’a été aussi intégré que dans Windows 2000. Et le principal concurrent qui se plaignait à l’origine, Netscape, a, depuis, été racheté par AOL. Il y a deux ans, le modèle Wintel était à son apogée. Aujourd’hui, il est concurrencé par l’e-mail sur la télé, Internet sur le téléphone mobile et le terminal léger téléchargeant ses applications à la demande. Certes, il est plaisant de constater que des pratiques déloyales sont condamnées, même chez les apôtres du libéralisme grand teint. La valeur d’exemple restera, et d’autres monopoles, comme Intel, vont se faire quelques cheveux. L’image de Microsoft en a pris un coup, et l’orgueil de Bill Gates aussi. Mais, pour les millions de dollars et les centaines d’heures d’énergie dépensés ici et là, c’est un maigre butin !

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Par Luc Fayard, directeur de la rédaction