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Connexion sans fil dans les lieux publics autorisée en Suède, mais pas en France

L’opérateur suédois Telia équipe certains lieux publics de réseaux locaux sans fil pour accéder à Internet. Mais une telle utilisation de ces technologies radio est interdite en France.

Une connexion Internet illimitée, sans fil, pour ordinateur portable, depuis un certain nombre de lieux publics, avec un tarif mensuel forfaitaire : c’est ce que propose l’opérateur suédois Telia, avec son service HomeRun Office. Pour cela, l’opérateur a équipé l’aéroport de Stockholm, quelques gares ferroviaires et deux hôtels suédois de bornes d’accès sans fil pour réseau local, du constructeur Symbol Technologies. L’utilisateur qui souscrit au service bénéficie dans ces lieux d’une connexion à 2 Mbit/s au réseau local, lui-même connecté à Internet par une ligne louée (voir encadré). ” Global One mène des expériences similaires en Grande-Bretagne, en cheville avec des constructeurs tels que Breezecom “, indique Vincent Baumier, responsable marketing de Symbol France.

Une implantation limitée

L’idée est séduisante. Mais, utilisateurs français, n’y pensez même pas ! “De telles mises en ?”uvre sont interdites en France “, avertit Vincent Baumier. Dans l’Hexagone, la bande de fréquences des 2,4 GHz est réservée à l’armée, et une partie (entre 2,4465 et 2,4835 GHz) peut être utilisée par des entreprises privées, avec une faible puissance d’émission. Un tel réseau local hertzien doit être limité, au niveau de son implantation physique, au “domaine privé de son utilisateur “, et, au niveau de son usage, à “la seule satisfaction des besoins internes de télécommunication de son utilisateur “, précise l’ART. Et le contrevenant risquerait “des sanctions pénales”. Histoire qu’il n’y ait pas d’ambiguïté possible, le régulateur enfonce le clou : “De telles installations ne sauraient, a fortiori, être utilisées pour la fourniture de services de télécommunication au public, comme le service d’accès Internet.”



Car de tels services nécessitent une licence d’opérateur sinon il y aurait “distorsion de la concurrence “. L’attribution aux opérateurs de licences de boucle locale radio (qui utiliseront d’autres fréquences) n’apportera pas d’alternative : “La boucle locale radio est fixe “, explique Jean-Louis Constanza, DG de Tele2, opérateur candidat à une telle licence. “L’utilisateur pourra déménager facilement, mais pas être mobile, car il lui faut s’inscrire sur une antenne.” Tele2 a installé, pour les utilisateurs itinérants, environ deux cents bornes publiques d’accès Internet dans des hôtels et aéroports, bornes dont l’utilisation devrait devenir gratuite dans les semaines à venir. Mais il ne s’agit pas là d’une solution professionnelle pour accéder au système d’une entreprise, récupérer des fichiers, etc. La véritable réponse à ce type de besoins n’arrivera en France qu’avec les téléphonies mobiles de troisième génération. Dans les pays où l’utilisation de la bande de fréquences des 2,4 GHz est autorisée pour fournir des services publics, les offres telles que celle de Telia ne deviendront pas obsolètes pour autant, estime John Hugues, directeur marketing chez Symbol : “Quand le GPRS et l’UMTS verront le jour, les performances des réseaux locaux sans fil auront augmenté, et les prix baissé.”

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Annabelle Bouard