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Connexion : entre bras de fer, partenariat et coentreprise, les difficiles relations avec les opérateurs télécoms

Les constructeurs automobiles ne veulent pas supporter, seuls, les frais de l’équipement en téléphonie mobile sécurisée. Mais les opérateurs résistent.

“Le conducteur d’un véhicule en mouvement, qui tient en main un appareil téléphonique, n’est pas en état d’exécuter, commodément et sans délai, toutes les man?”uvres qui lui incombent “. Ce jugement du 2 octobre 2001 de la Cour de cassation a relancé le débat entre constructeurs automobiles et opérateurs télécoms. Les premiers ?” dotant leurs véhicules d’un système de téléphonie main libre intégré (AutoPC, Connect ou Odysline) ou de connexion à internet ?”, s’attendent à “une juste rémunération de ce service” par les seconds. L’équipement, qui inclut un système de reconnaissance vocale pour la sécurité, coûte cher. Son prix ne peut être répercuté intégralement sur l’automobiliste.D’autant que les experts l’affirment : “La possibilité d’utiliser un téléphone dans une voiture ?” pour parler, envoyer un SMS, se connecter au WAP ou à internet ?” accroît le nombre d’appels passés depuis un mobile.”Cette surconsommation, évaluée entre 10 et 40 %, divise les deux camps, chacun cherchant à profiter du pactole. Pour le constructeur automobile, l’opérateur devrait lui payer une redevance sur les appels de son client. Orange, SFR et Bouygues Telecom ne l’entendent pas de cette oreille : “Citroën, par exemple, devrait payer TDF pour que son automobiliste puisse écouter la radio ?”, s’amusent-ils à répondre en ch?”ur. Pourtant, trois arguments leur donnent tort. D’abord, les opérateurs subventionnent les clients qui s’abonnent, en leur vendant un mobile en dessous de son prix réel. Ensuite, ils rémunèrent d’une substantielle commission d’affaire ceux qui vendent leurs produits. Enfin, ils versent déjà une part de leurs revenus aux grands médias qui ont dopé le trafic de SMS avec Loft Story ou Star Academy.

S’associer pour passer des accords “gagnant-gagnant”

Le bras de fer vient de tourner à l’avantage des constructeurs. Les opérateurs admettent le principe de leur concéder une part ?” non précisée ?” des revenus sur les connexions liées aux données et aux SMS, et “peut-être sur la voix “. Un dernier problème reste à résoudre. Tout automobiliste doté d’un mobile devra-t-il acheter une nouvelle carte SIM à insérer dans sa voiture, et posséder deux numéros d’appel différents ? Ou bien, à chaque fois qu’il prend son véhicule, devra-t-il changer le support de sa carte ? Oui, pensent SFR et Bouygues Telecom qui misent sur un branchement direct du mobile sur le véhicule. Seul Orange vient de se démarquer en réactivant son offre de carte jumelle, abandonnée pour cause d’abus par certains clients. Tout abonné à l’opérateur historique pourra ainsi laisser, en permanence, dans son véhicule, une seconde carte SIM fonctionnant avec les mêmes numéro et abonnement que son mobile.Mais les constructeurs automobiles restent méfiants. Le seul moyen de passer des accords “gagnant-gagnant” serait de s’associer. C’est ce qu’ont fait Ford et Qualcom, en participant à 80/20 dans une coentreprise baptisée Wincast. Ou encore Toyota et NTT Docomo, pour créer KDDI. Quant au partenariat signé entre Vivendi et PSA Peugeot Citroën, en septembre 1999, sa rupture vient dêtre consommée.

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Hubert d'Erceville