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Conficker n’est pas passé à l’offensive

Le virus n’a pas provoqué d’incident majeur pour l’instant en ce 1er avril. Mais l’alerte reste en vigueur, d’autant que tous les pays n’ont pas encore basculé.

Première publication le 30 mars 2009

Le virus Conficker menace de frapper le 1er avril

Le virus le plus menaçant de ces derniers mois pourrait frapper à nouveau, selon les experts qui ont analysé sa dernière déclinaison. La nature de l’attaque n’est pas connue.

Conficker confirme son statut de virus star de l’année 2009. Après avoir contaminé des millions d’ordinateurs à travers le monde, il menace à nouveau la toile. F-Secure, Trend Micro, Computer Associates, Symantec ou encore Alwil (Avast), la plupart des éditeurs spécialisés dans la sécurité prédisent une attaque massive de la dernière variante de ce virus très sophistiqué, le 1er avril prochain.

« Le désassemblage de la dernière variante de Conficker, apparue en mars [Conficker.C, NDLR], montre que certains événements sont programmés pour être lancés à cette date », explique Frédéric Guy, expert sécurité de Trend Micro. Les motivations des auteurs du virus sont  plus difficile à anticiper : simple poisson d’avril sans conséquence ou vaste opération de malveillance ? Frédéric Guy n’a pas la réponse : « Nous ne savons pas de quel type d’attaque il peut s’agir, car le virus chiffre une partie de son code et va chercher des instructions supplémentaires sur des sites extérieurs. » Autrement dit, le virus reçoit ses instructions de l’extérieur au moment même de son activation.

250 000 dollars de récompense

Détecté pour la première fois en novembre dernier, Conficker a commencé à faire parler de lui en janvier, lorsque le nombre de PC infectés s’est mis à se chiffrer en millions à l’échelle de la planète. Sophistiqué, il profite d’une faille de sécurité dans le protocole RPC (appel de procédures sur un ordinateur distant) de Windows (1) pour infecter les PC.

Bien que la faille ait été corrigée en urgence en octobre par Microsoft, de nombreux PC n’ont pas été mis à jour suffisamment rapidement. L’armée française a ainsi été sérieusement touchée par le virus. Selon les statistiques des éditeurs, Conficker est aujourd’hui le malware le plus répandu dans le monde et Microsoft a promis 250 000 dollars de récompense à toute personne permettant d’aider à arrêter son ou ses auteurs.

Pas de panique

L’initiative ne semble par refroidir les pirates, au contraire. La version du virus qui menace de frapper mercredi serait selon les experts la plus virulente à ce jour. Elle exploite tous les canaux de diffusion (sites Internet piégés, réseaux peer-to-peer, clés USB contaminées, …). Une fois introduite, elle installe discrètement un petit serveur http pour rester en contact avec le réseau des machines pilotées à distance par les pirates et désactive le centre de sécurité et Windows Update. Elle va même jusqu’à supprimer les points de restauration du système pour empêcher l’utilisateur de rétablir une configuration saine !

Fédérés en réseau (les botnets), les PC infectés (des zombies)  peuvent alors servir à envoyer du spam, à saturer un site Web par déni de service ou tout simplement à voler des données.

Faut-il s’attendre au pire mercredi ? Pour l’heure, les éditeurs ne sont sûrs de rien. Sans tomber dans la psychose, les quelques mesures de bon sens détaillées ci-dessous devraient permettre à chacun de se protéger. En attendant d’en savoir plus mercredi.

(1) Windows 2000, XP, Vista, Windows Server 2003 et 2008.

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David Maume