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Condamné, le créateur d’un site de vengeance porno risque 20 ans de prison

Kevin Bollaert avait créé un site où des internautes pouvaient publier des photos dénudées de personnes qui les avaient éconduits, puis un autre où les victimes du premier devaient payer pour faire enlever lesdites photos.

Il a fallu près de 20 minutes pour lire la liste des 27 chefs d’accusation pour lesquels Kevin Christopher Bollaert a été reconnu coupable le 2 février 2015. Il a été convaincu de recel d’identité et vol de données pour alimenter un site de « vengeance porno » (revenge porn) contenant plus de 10 000 photos à caractère pornographique. Il encourt jusqu’à 20 ans de prison.

Le jeune Américain de 28 ans était accusé d’avoir créé le site ugotposted.com en décembre 2012, permettant d’afficher des photos dénudées sans l’autorisation des personnes y figurant avec le nom du complet du sujet des photos, son lieu d’habitation, son âge et le lien vers son profil sur le réseau social Facebook. Ce site « a fait de l’humiliation publique et de la trahison une marchandise ayant le potentiel de dévaster des vies », avait déclaré la ministre de la Justice de Californie Kamala Harris à propos de l’affaire.

Ces photos, généralement obtenues de manière consentie lors d’une relation amoureuse, étaient ensuite divulguées sur la Toile sans permission, dans le but de se venger d’une déception sentimentale, ce qui relève de la « cybervengeance ». Elles étaient aussi parfois piratées ou volées.

Un odieux business

Mais Kevin Bollaert ne s’était pas arrêté là. Il avait créé un second site Web, changemyreputation.com, utilisé pour extorquer de l’argent aux personnes qui avaient été victimes de cybervengeance sur ugotposted. Il leur proposait de retirer les photos incriminées sur ugotposted.com pour un tarif allant jusqu’à 350 dollars, un procédé qui lui aurait rapporté des dizaines de milliers de dollars.

Kevin Bollaert se croyait protégé par ce que dit la section 230 du Communication Decency Act qui régule le contenu pornographique sur Internet : l’hébergeur n’est pas responsable des photos ou vidéos mises en ligne. Mais la loi adoptée en octobre 2013 par la Californie pour lutter contre le revenge porn a permis de le faire condamner. Reste maintenant à savoir quelle peine lui sera infligée.

A lire aussi :
Etats-Unis : la victime d’un site de vengeance porno recevra 385 000 dollars, paru le 20/3/2014

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C.B., avec AFP