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Comprendre et pratiquer la virtualisation

Essayer sans contrainte un nouveau système d’exploitation, naviguer en toute sécurité sur internet, utiliser d’anciens logiciels et périphériques, voici quelques-unes des applications réalisables bien plus aisément qu’on ne le pense, grâce à la virtualisation.

Le concept de virtualisation est né de la volonté, pour les entreprises, d’optimiser l’utilisation des serveurs. En effet, il a été démontré que, pour des raisons de facilité, de sécurité et de maintenance, la plupart des serveurs d’entreprises n’hébergent qu’une seule application qui ne monopolise, en moyenne, que 10 à 15 % des ressources disponibles. Avec la virtualisation, l’occupation atteint 60 % (sources Intel et IDC). Concrètement, voilà comment cela fonctionne : un logiciel dit hyperviseur, installé sur la machine hôte, construit une ou plusieurs machines virtuelles qui fonctionnent grâce aux ressources matérielles disponibles telles que le processeur, la mémoire ou l’espace de stockage. Ces environnements peuvent accueillir un système d’exploitation ou des applications diverses, sans aucune interférence avec les données de la machine hôte. Les intérêts de cette technologie sont multiples. D’une part, la virtualisation permet d’exploiter au mieux les ressources de la machine hôte, et donc de réduire les coûts d’exploitation. Ainsi, un serveur virtualisé possède un taux d’utilisation jusqu’à quatre fois supérieur à celui d’une machine monotâche. D’autre part, l’environnement offre une sécurité optimale puisque, par défaut, les machines virtuelles n’interagissent pas avec la machine hôte. De fait, la création, la modification ou la suppression (cassage) d’une machine virtuelle s’effectuent en toute transparence, sans jamais affecter le système d’exploitation et les applications de la machine hôte. Enfin, la virtualisation offre une grande souplesse de fonctionnement puisque l’espace de stockage et les ressources allouées à une application sont définis en fonction des besoins et peuvent être modifiés à tout moment.

Les avantages du virtuel

Cette technologie n’est plus réservée au monde professionnel. Elle revêt désormais de nombreux avantages pour le grand public. Par exemple, pour tester un système d’exploitation sans mettre sa configuration habituelle en péril. Celui-ci étant encapsulé dans la machine virtuelle, il peut être lancé instantanément depuis le bureau de l’OS résident, qu’il s’agisse de Windows, Mac OS ou d’une distribution Linux. La mise en œuvre et la gestion de machines virtuelles s’effectuent simplement. Vous trouverez en fin de dossier un pas à pas expliquant le fonctionnement et l’utilisation de VirtualBox, l’hyperviseur gratuit de Sun Microsystems. Notez aussi que les Éditions Professionnelle, Entreprise et Intégrale de Windows 7 proposent l’application XP Mode, qui crée en quelques clics une machine virtuelle tournant sous Windows XP. Idéal pour ceux qui souhaitent continuer d’utiliser leurs anciens logiciels et autres périphériques rendus obsolètes suite au passage à la nouvelle version du système d’exploitation.Autre intérêt de la virtualisation, la sécurité. En créant une machine virtuelle dédiée à la navigation sur Internet par exemple, et à condition bien entendu de l’avoir dotée d’un antivirus, vous pourrez surfer en toute sécurité. En effet, si un logiciel malveillant contamine la machine virtuelle, il vous suffit de la casser, pour supprimer du même coup le malware. Bien entendu, cette machine virtuelle peut être utilisée pour ouvrir un document qui paraît suspect, afin de vérifier son comportement. C’est d’ailleurs de cette façon que fonctionne la fameuse Green Zone du logiciel Internet Security 2010 de Kaspersky : les applications et documents douteux peuvent être placés dans une “ bulle ” protectrice qui les isole totalement du reste du système, sans toutefois gêner leur fonctionnement.Si la virtualisation offre de multiples avantages, sa mise en œuvre exige un ordinateur relativement puissant. En effet, comme nous l’avons vu, une machine virtuelle utilise les ressources physiques de la machine hôte, dont une partie est monopolisée par le système d’exploitation natif. Pour cette raison, un processeur double cœur ainsi que 2 Go de mémoire vive constituent la configuration minimale. Enfin, si le processeur de votre PC ne dispose pas de l’accélération matérielle pour cette activité, évitez l’expérience. La virtualisation logicielle est beaucoup moins efficace et ne pourra en aucun cas répondre aux usages que nous mettons en avant dans ce dossier.

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Philippe Fontaine, Christophe Gauthier et Rémi Langlet