Passer au contenu

CommerceOne se sépare de sa place de marché électronique

L’éditeur américain cède CommerceOne.net et ses quelque 1700 fournisseurs à eScout pour se concentrer sur les services B to B. Un changement de stratégie dicté par une conjoncture difficile.

Voilà qui n’augure rien de bon pour le modèle économique des places de marché ! L’éditeur américain
CommerceOne, coté au Nasdaq, vient de se séparer de sa place de marché CommerceOne.net. Cette dernière avait pourtant comptabilisé pour 1,5 milliard de dollars de transactions au cours des
trois premiers trimestres 2002.La cession des actifs de
CommerceOne.net à la place de marché
eScout entre en droite ligne dans la nouvelle stratégie de l’éditeur américain : le développement des services B to B sur les secteurs de l’e-procurement, de l’e-sourcing.’ Nous avions lancé Commerceone.net en 1999 pour valider le concept de la place de marché. Aujourd’hui le concept est connu. Nous n’avons plus besoin de maintenir une activité qui n’entre pas dans notre coeur de
métier. CommerceOne n’a pas une logique d’opérateur, mais d’éditeur
‘, explique Patrick Navarro, DG France de CommerceOne.Ainsi l’éditeur s’est-il progressivement recentré sur son métier, avec la cession de son activité webagency en 2001, et tout dernièrement avec la vente de CommerceOne.net. Il faut dire que la communauté financière
demandait un éclaircissement de la stratégie, surtout depuis que le cours de Bourse de l’éditeur était passé à moins de 1 dollar en automne 2002.Cette sanction des marchés était principalement due aux résultats du troisième trimestre 2002 : CommerceOne enregistrait une perte de 46,9 millions de dollars, après en avoir connu une de 71,1 millions de dollars au
trimestre précédent. Les résultats s’amélioraient donc, essentiellement grâce à la gestion des coûts puisque sur la même période le chiffre d’affaires reculait. Il était de 26,4 millions de dollars au troisième semestre 2002, contre
27,8 millions au trimestre précédent.’ L’année 2002 a été catastrophique pour l’industrie de l’e-business. Déjà, nous avions perçu un fléchissement de l’activité dès le deuxième trimestre 2001. Mais l’année passée, c’est tout le secteur qui a été
touché. Nous avons dû nous adapter, et nous restructurer
‘, commente Patrick Navarro.

La concurrence souffre également de la conjoncture

CommerceOne n’est pas le seul éditeur de solutions B to B à souffrir de la conjoncture. Ses concurrents directs n’ont pas plus fière allure. Ariba Technologies, coté au Nasdaq, a affiché une perte de 142 millions de dollars pour
son exercice 2002, tandis que i2 Technology enregistrait 195 millions de perte pour la même période.La cession de CommerceOne.net intervient donc à point, d’autant que le quatrième trimestre de l’année 2002 s’annonce tout aussi médiocre que les trois précédents. La transaction ne devrait cependant pas avoir d’impact sur l’exercice
2002, puisqu’elle ne sera finalisée que dans le courant du trimestre en cours.Enfin, Patrick Navarro tient à préciser : ‘ La vente de notre place de marché n’aura pas un grand impact financier dans la mesure où la struture était quasi à l’équilibre. Il ne s’agissait pas de nous séparer d’un
centre élévé de coûts. ‘
Reste à savoir quel sera l’avenir de la nouvelle entité, qui devrait être l’une des plus grandes places de marché au monde. Certes, les analystes, toujours aussi optimistes, prédisent déjà que les transactions B to B devraient
représenter 5,8 trilliards de dollars d’ici à 2006 (source IDC). Mais dans ce cas, pourquoi diable se séparer de la poule aux ?”ufs dor ?

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hélène Puel