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Comment l’informatique fait irruption dans le football

Le couplage vidéo-acquisition de données a de plus en plus d’impact sur la préparation des équipes. L’univers du football est aujourd’hui assez partagé sur l’emploi de ces techniques. De plus, parmi les différents systèmes en présence, aucun ne se détache véritablement.

Avec le potentiel grandissant du couplage vidéo-données statistiques, l’informatique fait de plus en plus partie de l’univers du football. Aujourd’hui banalisé pour ce qui est des retransmissions télévisées (football, tennis, basket, hockey sur glace), ce phénomène est en train d’essaimer en matière de gestion des équipes, aussi bien pour décortiquer leur propre jeu que celui de leurs adversaires. Afin de mieux se connaître, de nombreuses équipes ont mis en place des systèmes permettant de décrypter a posteriori leur prestation collective et individuelle. Certaines d’entre elles (Lyon, Nantes, Troyes, Sedan et Lille) sont même équipées d’un dispositif permanent lorsqu’elles évoluent à domicile.Côté technologies, l’éventail des possibilités afin d’acquérir et de traiter les données va de l’utilisation des images télévisées (Symah) à celle de caméras fixes dédiées (Amisco), en passant par un suivi individuel à la jumelle (Manapps), voire un recours à des capteurs installés sur les joueurs, l’arbitre et le ballon. Autant de technologies qui schématiquement procèdent de deux approches : la saisie manuelle des données (Manapps), d’une part ; la reconstitution du match sous la forme numérique (Amisco), d’autre part. A priori moins performante, car elle ne concerne le plus souvent que le porteur du ballon, l’utilisation des images télévisées (Symah) est surtout pourvoyeuse de statistiques sur les joueurs pris individuellement, tandis que les autres technologies autorisent une vision d’ensemble du jeu.

Des systèmes plutôt tournés vers l’analyse de son propre jeu

Dans le cas du suivi individuel sur le porteur du ballon, le couplage avec les images télévisées permet de décortiquer rapidement la prestation de tel ou tel joueur durant la rencontre. C’est peu ou prou l’approche de l’équipe de France, pour laquelle les données sont saisies sur un Palm en vue de la réalisation, pour chaque joueur, d’un résumé filmé de sa prestation grâce à un logiciel spécifique. “Le match est entièrement numérisé ?” il faut compter 2 Go par mi-temps ?” puis découpé en autant de séquences que de phases de jeu”, explique Thierry Marszalek, responsable de l’informatique de l’équipe de France. Inversement, les limites du système font que l’on ne récupère, ici, que des informations relatives au porteur du ballon et non pas à l’ensemble de son déroulement.Bien qu’ayant atteint des niveaux de maturité différents, ces systèmes ?” certes perfectibles ?” semblent faire progressivement leurs preuves même s’ils restent, de manière presque paradoxale, tournés vers l’analyse du jeu de sa propre équipe, et sont assez peu utilisés pour ce qui est de l’examen du comportement de ses adversaires.

Des équipements non transportables

Plusieurs raisons à cela. D’abord, la nécessité pour un véritable suivi individuel de chacun des joueurs (et non du seul porteur du ballon) de disposer de caméras fixes. Au-delà des questions de budget, ces équipements ne sont guère transportables d’un stade à l’autre. Difficile dans ces conditions d’étudier par avance le comportement de ses futurs adversaires. De fait, la Fifa ?” qui craint un manque d’équité entre les différentes équipes ?” a finalement mis son veto durant de Coupe du monde 1998.

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Henri Bessières