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Comment les services secrets français alimentent les bases de la NSA

La DGSE siphonne les câbles sous-marins qui atterrissent en France et, au travers d’un protocole d’échange, transmet une partie des données à la NSA.

Le général américain Keith Alexandre avait donc raison. Fin octobre, le grand patron des services secrets américains avait jeté un pavé dans la mare en expliquant que les masses de données françaises ne provenaient pas d’une surveillance, mais d’un partenariat avec les services secrets français. Le Monde vient maintenant d’en donner confirmation sur la base de documents d’Edward Snowden, prouvant au passage que l’attitude indignée du gouvernement français ces dernières semaines était de façade.

En effet, selon le quotidien, la direction générale des services extérieurs (DGSE) s’est progressivement rapprochée de la NSA à partir de 2007 jusqu’à définir, fin 2011, un protocole d’échange de données massif. Ce qui intéresse les Américains ne sont pas tant les données des Français métropolitains, mais plutôt celles des étrangers qui transitent par les réseaux français. Et elles sont nombreuses, car la France dispose, un peu comme la Grande-Bretagne mais à moindre échelle, une position géographique intéressante pour intercepter les communications au niveau des câbles sous-marins.

Une vingtaine de câbles pour surveiller l’Afrique et le Moyen-Orient

Une vingtaine de liaisons atterrissent sur la côte atlantique française. Et parmi elles, certaines sont d’autant plus stratégiques qu’elles desservent un grand nombre de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, zones où les enjeux politiques, diplomatiques et militaires sont importants. Exemple : le câble ACE qui part de Penmarch en Bretagne pour arriver jusqu’au Cap en Afrique du sud, en reliant presque tous pays de la côte atlantique africaine. De même, Marseille est un point convergent où se rejoignent des câbles reliant l’Europe au Moyen-Orient et à l’Asie. Un bon point de départ pour tous ceux qui souhaitent siphonner des données en provenance de l’Algérie, de l’Egypte, de l’Inde ou du Pakistan.

Enfin, il ne faut pas oublier que la France est également bien positionnée dans les technologies de transmissions sous-marines, notamment grâce à Alcatel Submarine Networks. Ce savoir-faire bénéficie aussi, d’une certaine manière, à l’attractivité de notre pays en matière de renseignement.    

Lire aussi : 

La France coopère avec la NSA qui, pourtant, la surveille, le 28/10/2013
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Gilbert Kallenborn