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Comdex : la biométrie se professionnalise

Reconnaissance d’empreintes digitales ou de l’iris se pose en technologie d’entreprise.

Pour la première fois de l’histoire de la manifestation, les visiteurs du Comdex ont dû passer à travers un détecteur de métal pour entrer. Une nouveauté qui reflète les préoccupations sécuritaires des Etats-Unis. Et qui profite au monde de la biométrie, omniprésent dans les allées du salon de Las Vegas.Identification par empreinte digitale et reconnaissance de l’iris se partagent les faveurs des fournisseurs. Mais elles se sont aussi transformées en solutions professionnelles. Iridian, ex-Iriscan, commercialise ainsi un serveur dédié, l’Iridian KnoWho Authentification Server, permettant à une société de gérer sa politique d’identification. Il suffit à un utilisateur de se placer devant une caméra, qui enverra l’image vers le serveur où elle sera transformée en un code correspondant à l’iris. L’utilisateur se verra alors accorder les droits définis au niveau du serveur.Côté reconnaissance d’empreinte digitale, Keyware a intégré à sa plate-forme de gestion d’identification biométrique, l’ID Mouse, de Siemens, une souris dotée d’un capteur pour doigt. Un administrateur peut créer des profils utilisateurs à partir de leur voix, de leur iris et de leur empreinte digitale et gérer ainsi la politique d’accès aux informations.

Des inquiétudes apparaissent concernant la vie privée

Mais la montée en puissance de la biométrie ne fait que renforcer les inquiétudes que cette industrie fait peser sur la vie privée. A la différence d’un mot de passe, une empreinte digitale ou un motif d’iris permettent de caractériser un être humain. L’idée de voir ces informations circuler sur Internet effraie.Pour répondre à ce problème, deux sociétés suédoises, Fingerprint Cards et Precise Biometrics, ont développé des cartes à puce dotées d’un capteur d’empreinte digitale. La carte, qui contient le motif de l’empreinte digitale, se charge elle-même de l’identification, évitant que l’information ne circule sur un quelconque réseau.Certains fournisseurs font preuve de moins de scrupules. BioPay, une société de l’Etat de Virginie, a ainsi profité du Comdex pour présenter BioPay 4.0, un logiciel s’adressant aux commerçants et chargé d’éliminer les risques de paiements frauduleux.Avec cet outil, un commerçant peut, après avoir demandé à ses clients de laisser leurs empreintes digitales en lieu et place d’un justificatif d’identité, comparer les empreintes recueillies avec celles contenues dans “la plus grande base de données non gouvernementales dempreintes digitales” afin de confondre les mauvais payeurs. Dans la quasi-totalité des pays européens, une telle base de données serait illégale.

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Ludovic Nachury, envoyé spécial à Las Vegas