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Cobol : la résurrection du ” phénix “

Ce langage de programmation, tant de fois mort et enterré, n’en finit pas de renaître de ses cendres. Créé à la fin des années 50, Cobol…

Ce langage de programmation, tant de fois mort et enterré, n’en finit pas de renaître de ses cendres. Créé à la fin des années 50, Cobol n’a cessé d’évoluer, de norme en norme, de standard en standard, pour atteindre, n’ayons pas peur des mots, les limbes de la gloire et des sommets en matière de programmation de gestion. En effet, quel langage mieux que Cobol peut s’enorgueillir de ” rassembler ” la planète autour de ses ” divisions ” ? Certes, il est facile de jouer avec ses mots tant il est vrai que, de tous les langages de programmation, il est celui qui se rapproche le plus du langage parlé.
Il compte dans ses rangs une foule nombreuse de programmeurs aux facéties, quolibets et calembredaines aux tournures compilées qui firent la joie des bureaux de développeurs, le plus souvent hilares et hirsutes, et à l’origine de l’inquiétude non dissimulée des utilisateurs, effrayés par le “mons- tre ordinateur ” et ses bouillonnants serviteurs.
Avec l’arrivée du monde micro et sa panoplie d’outils de développement plus conviviaux les uns que les autres, puis des nouvelles technologies avec Java, qui valse à trois temps sur les gammes d’Internet, intranet et extranet, Cobol est resté en sommeil, chaudement installé sur des matelas d’applications qui ronronnent encore en ce début de nouveau millénaire au c?”ur des grands systèmes…
L’humanité, qui en avait pourtant connu d’autres, a tremblé de tous ses ” cyberneurones ” devant quel- ques octets manquants sur l’échelle du temps ! Il n’en fallait pas plus, paradoxe ou syndrome, pour que Cobol refasse surface et, tiré de sa léthargie, qu’il réapparaisse plus conquérant que jamais. Il y eut 2000 et la première phase de l’euro, où des bataillons de préretraités, an- ciens héros du ” compute ” ou du ” perform varying “… dé- ferlèrent comme une tornade blanche pour apprendre à nos jeu- nes diplômés ébahis ce langage qui, pour bon nombre d’entre eux, fut synonyme d’emploi…
Aujourd’hui, l’euro – phase 2 – est de re- tour. On ne forme plus du ” grand système ” pour du grand système. On construit des cursus e-business qui intègrent la dimension mainframes, dont l’incontournable Cobol.
Aussi, pour faire face à cette évolution qui nécessite une cohabitation entre technologies, un Cobol orienté objet a été créé il y a quelques années. Mais il ne semble pas se développer. Est-il le fruit de quelques ” irréductibles “, ou le résultat d’une union consanguine entre programmation structurée et objet ? Visionnaires ou nostalgiques, seul l’avenir nous dira s’ils ont eu raison.
Quoi qu’il en soit, ce langage, malgré tous ses défauts et ses détracteurs, n’en reste pas moins attachant. Et il possède devant lui un avenir de troisième âge qui pourrait bien faire pâlir de jalousie même le plus moderne des ” Web surfer languages “!
Non, vraiment, Cobol n’est pas mort !

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Didier Pierre, directeur de la formation du Groupe Cognitis