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CMG et Logica se rassemblent pour mieux affronter la crise

Jusque-là concurrentes directes, les deux sociétés envisagent de créer un ensemble de plus de 3 milliards d’euros de revenus sous la bannière LogicaCMG.

Une nouvelle étape est franchie dans les services informatiques. Après les fusions géantes combinant informatique et conseil, on vient d’assister au premier regroupement ” défensif ” dans le domaine. Les sociétés de services CMG et Logica, considérées comme concurrentes directes, ont annoncé leur intention de former un nouvel ensemble, pesant un peu plus de 3,14 milliards d’euros. A côté de l’évocation des atouts des deux sociétés, Cor Stutterheim, président de CMG et futur patron de l’ensemble a d’ailleurs reconnu, dans une métaphore sportive, le caractère protecteur de l’opération : “Certains diront qu’il s’agit d’une fusion offensive ; d’autres d’une fusion défensive. J’aurais tendance à dire qu’il s’agit des deux. Pour une équipe de football, il est vain d’attaquer si vous n’avez pas une défense correcte. Avec une bonne défense, nous pourrons investir le marché.”

Un fort recouvrement de leurs activités

Objectifs clairement affichés, donc : la réduction des coûts et les économies d’échelle. Elles sont estimées à 47 millions d’euros en 2003, puis à 94,6 millions d’euros l’année suivante. Et elles concernent, pour un tiers, les entités liées à la téléphonie mobile ?” logiciel de messagerie et cartes prépayées ?” et, pour deux tiers, les services informatiques. Elles se feront majoritairement sous forme de suppression de postes (6 % de l’effectif total).Autre argument qui a convaincu les analystes du caractère défensif de l’opération : les possibilités de ventes croisées ?” raison habituelle de ce genre de rapprochement ?” ne sont pas flagrantes. “Au contraire des transactions qui se fondent sur une complémentarité entre offres de services ou entre couvertures géographiques, comme entre Atos et Origin, une fusion entre CMG et Logica profiterait surtout du fort recouvrement de leurs activités respectives et de leurs marchés. En fait, l’objectif serait de renforcer deux compagnies “assiégées” dans un contexte de retournement économique”, affirmait ainsi un analyste de Banc of America Securities dans une étude datée du 9 octobre, alors que les discussions paraissaient bien engagées entre les deux sociétés. Le groupe reste donc fortement polarisé, comparé à ses concurrents. Si l’on regarde l’exercice 2001, 36 % des revenus pro forma du nouvel ensemble proviennent du Royaume-Uni. L’autre base installée importante étant le Benelux, où CMG a réalisé 48 % de ses prestations informatiques au premier semestre 2002.En définitive, le rapprochement permet aux deux entreprises de faire le dos rond en attendant que la demande en services informatiques reparte. Et force est de constater que, depuis plus d’un an, elles n’ont pas été épargnées. Touchée par la crise des télécoms, Logica a vu son chiffre d’affaires diminuer de 3 % sur l’exercice 2002, dont 20 % dans les télécoms et 9 % dans les services financiers. Les revenus de CMG ont décliné de 9 % au premier semestre 2002 par rapport à la même période de l’année précédente.

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Olivier Discazeaux