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Clés 3G : ce qu’il faut savoir avant d’acheter

Principes de fonctionnement, forfaits, usages, débits : on vous dit tout sur les clés 3G pour accéder à Internet. (Best of dossiers de l’été)

Novembre 2009. Coup sur coup, en moins d’une semaine, la presse quotidienne régionale et nationale se fait l’écho d’affaires peu banales qui touchent des utilisateurs de clés 3G, ces petits périphériques qui permettent de se connecter à Internet sans fil en empruntant le réseau d’un opérateur de téléphonie mobile. En Loire-Atlantique, un premier client professionnel se plaint du prélèvement d’une facture de l’ordre de 39 500 euros. Un autre, patron d’un bar près de Valenciennes dans le Nord, reçoit une facture de près de 46 000 euros. Et le sommet est atteint avec un médecin urgentiste de Seine-et-Marne, qui s’est vu réclamer la somme de 159 212 euros !

Dans les trois cas, les abonnés avaient souscrit un forfait de connexion illimitée et leur facture s’est littéralement envolée. Et même s’ils étaient des clients professionnels, ces histoires sont intéressantes aussi pour le grand public car, de plus en plus, les clés 3G leur sont proposées avec différentes sortes de forfaits, certains étant là aussi baptisés « illimités ».

Il ne s’agit pas pour nous d’enquêter sur ces clients malheureux, sur l’origine de leurs factures astronomiques ou sur leur incompréhension des termes de leur abonnement. Ni de déterminer s’il y a eu une faille du côté des opérateurs, que ce soit pour limiter ou bloquer la connexion en cas de surconsommation ou pour ne pas avoir prévenu leurs clients d’usages anormaux. D’autant que la justice a été saisie.

Mais nous avons souhaité rebondir sur ces actualités pour vous permettre d’appréhender les subtilités des clés 3G et de leurs forfaits. Nous vous proposons un décryptage pour mieux comprendre le fonctionnement général des clés 3G, saisir les différences entre les familles de forfaits, connaître les usages possibles et ceux qui ne sont pas autorisés, et enfin estimer les vitesses de connexion que vous pouvez obtenir avec ce nouveau genre de matériel. A l’issue de ce dossier, plusieurs points sont à garder à l’esprit. Le premier : l’illimité, tel que nous le connaissons avec les forfaits ADSL, câble ou fibre, n’existe pas encore au niveau des clés 3G. Car cet illimité là l’est aussi bien en temps qu’en quantité de données échangées. Lorsque les opérateurs mobiles parlent d’illimité, c’est uniquement sur la durée.

Attention aux quotas

Actuellement, les volumes de données sont toujours plafonnés plus ou moins haut selon les forfaits ; et si les opérateurs le précisent, ce n’est pas toujours de manière très claire : il faut passer en revue les fiches standardisées, les guides tarifaires et les conditions générales de vente pour obtenir une information juste et nette. Mais surtout, il faut savoir qu’il n’est pas possible de tout faire avec une connexion par clé 3G. Nous avons passé en revue une dizaine d’usages et, pour la plupart, soit il y a des restrictions, soit il faut s’appliquer à soi-même une certaine discipline pour ne pas faire exploser les compteurs de données. Or, de plus en plus souvent, les sites Internet et les usages sont calibrés pour un fonctionnement avec une connexion à haut débit et sans limitation dans les échanges de données ; les utilisateurs de clés 3G doivent donc retrouver des réflexes datant des débuts du haut-débit, pour ne pas atteindre trop vite leur quota de données ou leur temps de connexion autorisés.

Autre constat : comme souvent avec les technologies de communication, les débits mesurés diffèrent radicalement des débits annoncés. Les réseaux 3G+ sont censés atteindre 7,2 Mbit/s (moins d’un Mo/s) ? Dans les faits, et dans le meilleur des cas, nous n’avons obtenu que 4,4 Mbit/s (un demi Mo/s). Et de nombreux facteurs entrent en jeu pour faire varier les débits (emplacement, perturbations, saturation du réseau…).

Malgré cela, il est possible de s’interroger légitimement sur l’usage d’une connexion à Internet en 3G, en lieu et place d’une liaison fixe, surtout dans des zones qui ne sont pas encore bien couvertes par l’ADSL.

Notre conclusion est donc encore mitigée : certes, la technologie est mûre, mais les débits fluctuent trop (avec des différences parfois notables au sein d’une maison, voire d’une même pièce !) et les contraintes d’usages sont importantes. Dans les faits, les clés 3G restent l’apanage des utilisateurs régulièrement en déplacement. Mais si votre utilisation d’Internet est sobre (se cantonnant au surf et à la messagerie), si vous vivez dans une zone correctement couverte et que vous ne voulez pas vous encombrer d’une box, la clé 3G peut être une solution intéressante. Et on y prend vite goût !

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Christophe Gauthier