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Ciao, du site d’opinion aux sondages consommateurs

Sans ressourses publicitaires suffisantes, les start-up cherchent de nouveaux modèles économiques. Pour Ciao.com, le site d’opinion de consommateurs, la solution passe dans la prestation de services aux entreprises.

” Ce qui m’a plu à mon arrivée dans Ciao, confie le président de Ciao.com France, Nicolas Metzke, c’est le concept sympa, et aussi l’idée d’être proche du consommateur. “Si l’euphorie de l’année dernière a permis la création de sociétés dont l’unique nécessité était de séduire en masse les internautes, les recettes publicitaires, saupoudrées d’une pincée de commerce électronique, devaient suffire à gagner de l’argent. Mais pour beaucoup, la confrontation à la réalité économique a rimé avec faillite.D’autres, comme la start-up allemande Ciao.com, essaient de rebondir en concevant des produits dérivés à partir de leur d’activité première.Il a fallu revoir le modèle d’affaires plusieurs fois depuis la création, en 1999, de Ciao.com en Allemagne. ” Le manque à gagner publicitaire par rapport aux prévisions est de 60 % “, avoue Nicolas Metzke. Heureusement, entre-temps, Ciao a réussi une levée de fonds de 20 millions d’euros en avril 2000.

Les abonnés sont devenus des sondés

Rapidement, Ciao décide de capitaliser sur les avis de consommateurs pour créer des produits dérivés dans le but de générer de nouvelles sources de revenus. ” Nous avons dû lancer notre offre B-to-B plus rapidement que prévu, concède Nicolas Metzke. Au début, on pensait pouvoir faire des études sur la base des témoignages publiés par nos membres sur le site. Mais on s’est vite aperçu que c’était difficilement exploitable. “Et plutôt que d’exploiter les avis de consommateurs, Ciao a préféré tirer profit de sa base de 85 000 abonnés. ” 60 000 ont accepté d’être sollicités pour être sondés, déclare le président de Ciao.com France. Nous faisons donc auprès d’eux des études de satisfaction, des pré-tests publicitaires, des tests de packaging, ainsi que des audits de sites. Nous proposons aussi aux sociétés d’être mises en relation avec nos membres, soit en répondant à des avis, soit en vendant des espaces publi-rédactionnels. “

Des taux de retour de 40 %

S’il est trop tôt pour faire le bilan de ces services, l’exemple allemand semble rassurer Nicolas Metzke :“Notre site allemand, avec 600 000 abonnés, a déjà réalisé plusieurs sondages pour de grandes sociétés ou des cabinets, et a passé un accord cadre avec GFK. Ils nous ont déjà mis à contribution sur des études internationales. Par notre intermédiaire, sur la France, les clients de Ciao Allemagne ont eu un taux de retour de 40 %, ce qui est bien plus important qu’en passant par un ” broker ” d’adresses e-mail.”Grâce à ses produits dérivés, Ciao France entend compenser à 70 % le manque à gagner publicitaire. Il espère aussi arriver à l’équilibre financier en associant ce nouveau mode de revenus et la publicité. Après l’été, un système de fidélisation croisé entre le Net et des magasins physiques devrait être mis en place. Sur l’année, un tiers du chiffre d’affaires de Ciao pourrait provenir de son offre B-to-B, soit entre 100 000 et 150 000 euros. Ciao ira-t-il assez vite pour ne pas connaître le même sort que la start-up française ToLuna, qui a déposé son bilan en début d’année, faute de trouver des fonds ?

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Frantz Grenier