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Chut ! le marché français des télécoms… ne va pas si mal !

Le chiffre d’affaires des télécoms en France a, globalement, augmenté de 10 % entre 2000 et 2001. Ce résultat suggère une question : si des dossiers comme le dégroupage et la BLR avaient bénéficié d’un traitement plus soigné, les chiffres annuels n’auraient-ils pas été encore meilleurs ?

Une fois de plus, les chiffres annuels du marché des services en télécommunications, publiés par l’ART, montrent un secteur en croissance – de plus de 10,6 %, à 32,8 milliards d’euros pour 2001. Certes, la téléphonie fixe (hors Internet) baisse de 1,3 %, avec un chiffre d’affaires tout de même confortable de 14,43 milliards d’euros. Mais celui de la téléphonie mobile a crû de 27 %, pour représenter près de 30 % du chiffre d’affaires total du marché.Si le fixe perd du terrain et le mobile se taille la part du lion, d’autres secteurs peuvent aussi se targuer de bons résultats. Ainsi, les liaisons louées affichent une progression de 16,5 %, à 2,3 milliards d’euros. Le transport de données passe, quant à lui, de 530 millions à 654 millions d’euros. Le nombre de lignes ADSL, au 31 décembre 2001, s’élevait à un peu plus de quatre cent mille, un chiffre, pour la très grande majorité, constitué par des accès non dégroupés France Télécom, en l’absence d’un dégroupage effectif de la boucle locale d’abonné.

8 millions d’abonnés choisissent la concurrence

En revanche, l’opérateur national a été le grand perdant de l’année passée sur la téléphonie traditionnelle – si l’on excepte, bien sûr, les faillites en cascade des opérateurs concurrents. À la fin 2001, huit millions de Français ont présélectionné un opérateur concurrent de France Télécom pour leurs communications téléphoniques fixes : 5,1 millions pour la sélection appel par appel et 2,8 millions pour la présélection.L’observatoire de l’ART montre également un accroissement sensible des volumes de communications. Ainsi, la téléphonie fixe ne représente plus que 50 % du marché, contre 65 % un an plus tôt, tandis qu’Internet grimpe à 31 % contre 16 % en 2000. Les mobiles maintiennent leur part de marché en volume par rapport à 2001.Enfin, le nombre de SMS envoyés au cours du seul quatrième trimestre 2001 a augmenté de 30 % par rapport au trimestre précédent, et a franchi la barre symbolique du milliard de messages émis.“Le décalage entre l’évolution des revenus et celle des volumes est le signe d’une baisse des prix, favorable au consommateur “, explique l’ART. Ce satisfecit autodécerné ne doit pas occulter les dossiers dans lesquels l’ART n’a pas vraiment brillé, et qui auraient peut-être pu contribuer à une hausse tant du chiffre d’affaires que des volumes, dans les télécoms. Le régulateur français ne s’étend évidemment pas sur le fiasco de la boucle locale radio, dossier dans lequel il s’est fourvoyé.

BLR et dégroupage : des dossiers peu reluisants

Qui trop embrasse mal étreint : il ne reste plus aujourd’hui qu’un seul opérateur national et un opérateur régional sur une cinquantaine de licences attribuées voilà deux ans.Enfin, autre dossier peu reluisant géré par le régulateur : celui du dégroupage dans lequel les chiffres parlent d’eux-mêmes : au 1er mai 2002, seules six cent cinquante lignes étaient totalement dégroupées dans l’Hexagone et ce, principalement, pour des usages professionnels.

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Jérôme Desvouges