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Chronopost dépose les achats en ligne chez les buralistes

Avec Chrono Relais, le transporteur propose un nouveau mode de livraison particulièrement adapté à l’e-commerce, grâce à un réseau de 3 000 bureaux de tabac.

C’est presque une petite révolution pour le spécialiste de la livraison express à domicile : Chronopost propose désormais de livrer des colis non pas chez leur destinataire mais ‘ au coin de la
rue ‘
, dans un réseau de 3 000 bureaux de tabac. L’intérêt de ce service Chrono Relais ? Etre sûr de pouvoir récupérer rapidement son colis même si l’on n’est pas chez soi, en se rendant dans un commerce de
proximité aux larges horaires d’ouverture.Avec ce service, la filiale du groupe La Poste espère bien séduire les sites de vente par Internet, qui le proposeront à leurs clients au même titre que leurs autres modes de livraison (Colissimo, Chronopost classique, points relais
Kiala…).Comme pour les Chronopost traditionnels, la livraison en Chrono Relais reste un service ‘ express ‘ : la commande est livrée le lendemain de son expédition par le marchand, avant 17 h, chez le
buraliste choisi par l’acheteur. De même, le colis peut être suivi à la trace sur le site web du transporteur, et le client est averti par e-mail de son arrivée ; le colis sera conservé huit jours chez le buraliste relais, avant d’être
retourné à l’expéditeur.Mais le service hérite aussi des tarifs élevés des livraisons Chronopost. Chez CDiscount par exemple, les envois par Chronopost ou Chrono Relais sont proposés au même prix, soit 9,95 euros pour les commandes inférieures à
100 euros. A titre de comparaison, l’envoi en Colissimo est facturé de 1,99 à 5,49 ? pour les achats de moins de 100 euros, la livraison étant, en contrepartie, moins rapide (48 heures).

Les buralistes inadaptés à une clientèle féminine

L’arrivée de Chronopost sur le marché de la livraison de proximité laisse sceptique Kiala, un spécialiste du secteur, dont le réseau compte 3 500 commerçants-relais (pressings, fleuristes, librairies, …) :
‘ Beaucoup de grands groupes s’y sont essayé, comme les NMPP ou UPS et DHL à l’étranger. Ils ont tous abandonné, affirme Denis Payre, PDG de Kiala. Nous avons d’ailleurs refusé d’être partenaire de
Chronopost sur ce projet, car il y a trop de contraintes opérationnelles. Les transporteurs doivent, par exemple, passer quatre fois par jour dans chaque point relais, ce qui est trop perturbant pour les petits commerçants et trop coûteux au
final. ‘
Les points relais Kiala reçoivent , eux, une seule visite par jour pour la dépose et le retour des colis, et les stocks sont mutualisés. Un système qui permet à Kiala d’afficher des tarifs attractifs, et qui est rendu possible par des
délais de livraison plus longs que ceux de Chronopost.Son PDG pointe cependant une autre faille des Chrono Relais : ‘ C’est très risqué d’utiliser un réseau uniquement constitué de buralistes [un réseau d’Altadis, NDLR]. La clientèle de la
vente à distance est essentiellement féminine : ce n’est pas vraiment compatible avec l’ambiance des bureaux de tabac, d’autant qu’il lui faudra faire la queue à la caisse du tabac et du loto… ‘
De son côté, Chronopost argue de la flexibilité des horaires de ces commerçants, souvent ouverts le week-end. Reste à voir si ceux-là, très sollicités dans leur travail quotidien, auront une motivation financière suffisante pour assurer
sereinement leur nouveau rôle (stockage sécurisé des colis, vérifications d’identité, scan du code des colis pour le suivi, gestion des retours…).


Chronopost espère en tout cas distribuer avec Chrono Relais 20 000 colis par jour d’ici à 2008, soit 8 % de son trafic.

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Julie de Meslon