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Christophe Talon (CDC Innovation Partners) : ” Malgré la crise, nous bouclons notre troisième fonds pour la fin de l’année “

Christophe Talon, associé général de CDC-Innovation, revient sur la crise des valeurs Internet, et explique quels sont les atouts de son fonds pour traverser la conjoncture défavorable.

Le prochain fonds d’investissement de 140 millions d’euros sera axé principalement sur les valeurs technologiques. Avec son fonds 2000, CDC-Innovation Partners, filiale de la Caisse des dépôts, vient de participer à la levée record de 10,5 millions d’euros de Temposoft, spécialisée dans les logiciel de ressources humaines. Christophe Talon, associé général de CDC-Innovation, évoque les secteurs dans lesquels il investira son troisième fonds.
Le Nouvel Hebdo : Après la crise boursière et les événements du 11 septembre, les valeurs TMT sont fortement à la baisse. Comment réagissez-vous
? Christophe Talon : Il est clair que ce n’est pas le moment de procéder à une introduction en Bourse. Nous sommes donc affectés, car il y a des sociétés que nous pensions introduire en Bourse cette année. Mais, paradoxalement, les fonds en phase d’investissement sont relativement épargnés par les marchés boursiers, car les valorisations sont faibles et parce que nous raisonnons à long terme, voire très long terme (plus de 5 ans).En ce qui concerne les sociétés de notre portefeuille, il faut attendre que le cycle de croissance revienne. Nous vérifions que les plus prometteuses aient suffisamment de cash pour tenir au moins un an, voire deux ans. En revanche, il ne faudra pas louper le coche lorsque le cycle redeviendra haussier. Mais il semble peu probable que nous retrouvions une situation telle que nous l’avons vécue il y a deux ans où des sociétés très déficitaires s’introduisaient sur le Nouveau Marché. Nous étions arrivés à un point où la Bourse faisait du capital-risque.Mais vous ne pouvez pas dire que la crise actuelle n’a aucune répercussion, ne serait-ce que sur vos investisseurs ? Il est clairement plus difficile d’obtenir de l’argent. Nous sommes en train de boucler un nouveau fonds pour la fin de l’année, dont le montant devrait avoisiner celui de notre fonds numéro deux, c’est-à-dire 140 millions d’euros. On parle du dégonflement de la bulle des TMT, mais la bulle des investisseurs en capital-risque dégonfle aussi. Ainsi, certains ont annoncé des enveloppes de plusieurs centaines de millions de dollars, mais entre le moment de l’annonce et celui du versement de l’argent, les investisseurs se sont retirés.En ce qui nous concerne, nos investisseurs [les investisseurs du fonds 2 étaient des institutionnels comme CDC IXIS, la Caisse d’Epargne ou les fonds suisse Vontobel et finlandais Proventure, NDLR] semblent nous renouveler notre confiance, peut-être parce que nous n’avons fait que 20 % d’Internet.Sur quels secteurs investirez-vous ? La répartition devrait ressembler à la structure de notre premier fonds. Pour le fonds numéro deux, nous avions fait 20 % d’Internet, 25 % dans les biotech, 15 % en électronique et 40 % sur les technologies high-tech. Pour notre prochain fonds, nos investissements sur Internet devraient approcher les 0 %. Tout au moins dans les premiers mois ! Nous nous concentrerons majoritairement sur les technologies. Peut-être ferons nous également un peu de services.Visiblement, vous ne croyez plus en Internet, cela veut-il dire que l’ère des pure players est définitivement finie ? Pas forcément. Encore faudrait-il quils nous prouvent que ça marche… A part Yahoo! et eBay, qui ont fait leurs preuves, et sont mondialement connues, peu de start-up ont réussi à imposer des modèles économiques convaincants. Mais avant tout, notre domaine de prédilection est constitué par les spin off de grands laboratoires (CENT, CNRS, CEA, Inria…). Nous aimons financer des sociétés qui ont déjà de vrais actifs technologiques.

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Hélène Puel