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Christophe Carel (Nerim) : ‘ La fusion Cegetel-Neuf n’est pas une bonne nouvelle pour nous ‘

Le gérant de Nérim juge que le rapprochement de Cegetel et de Neuf telecom crée un monopole sur le marché du dégroupage. Il craint une hausse des tarifs sur ce segment.

01Réseaux : Comment réagissez-vous à la fusion Cegetel-Neuf telecom ?


Christophe Carel : Pour nous, ce n’est pas à proprement parler une bonne nouvelle. Cette fusion instaure un duopole sur le marché de gros de l’accès DSL. C’est la fin de la concurrence, avec,
d’un côté, France Télécom et, de l’autre, Neuf Cegetel, désormais seul opérateur de dégroupage vendant en gros. Tous deux commercialisaient le détail moins cher que le gros qu’ils nous vendaient. Ils perdaient surtout sur le
détail. Il faut s’attendre à ce qu’ils augmentent à présent leurs tarifs aussi bien de gros que de détail. Jusqu’à présent, l’ART ne s’occupait que de France Télécom. Va?”t?”elle également
s’intéresser au monopole de Neuf Cegetel sur le dégroupage ? Pas sûr.Quel espace vous reste?”t?”il ?


La simple revente d’accès DSL et de téléphonie a de moins en moins de pertinence pour notre marché. Nerim s’est toujours positionné comme un fournisseur de services de qualité (antivirus, antispam, sécurité, hébergement,
téléphonie sur IP, etc.) à travers un service réseau et un support eux-mêmes de qualité. Nos TPE?”PME clientes y sont très attachées. Elles ne veulent pas être noyées avec les clients résidentiels. Nos connexions aux opérateurs sont toujours
bien dimensionnées et redondantes. Nous ne voulons pas faire du volume à tout prix ni attaquer tous les marchés de front. Nous ne vendons jamais à perte et, pour la voix sur IP, nous ne résilions jamais l’ancienne ligne. Nos clients pourront
donc toujours téléphoner, même en cas de défaillance du lien ADSL. Nous ne faisons pas de dégroupage total, seulement du partiel, sans investissements massifs et sans imposer de changements dans les habitudes du client. Nous ne changerons rien à ces
principes. Avec vingt mille clients sur toute la France, dont 40 % en Île-de-France, Nerim n’a pas son équivalent sur le marché des TPE?”PME.L’innovation est?”elle importante dans votre stratégie ?


Oui, bien sûr. Nous avons été les premiers à proposer en standard une adresse IP fixe, sans surcoût, pour s’héberger soi?”même, faire du télétravail et avoir son propre serveur d’e-mail en toute simplicité. Nous avons
été les premiers à introduire en standard un modem?”routeur partageable, et non pas sur port USB ou Ethernet. Les premiers également à intégrer l’adressage IPv6 aux accès Internet standard. Nous faisons du peering
(échange de trafic) au Linx de Londres et à l’AMS?”IX d’Amsterdam. Nous allons enfin lancer très prochainement une solution d’Internet médical, baptisée Nerimed, incluant tous les artefacts de sécurité ainsi que des
fonctions de visiophonie et de téléchargements lourds. Ce sera un produit simple, innovant et pas cher. Nous avons également une activité, encore marginale, d’hébergement sur serveurs dédiés, développée à la suite de notre rachat
d’Internext. Nous réfléchissons à en faire une offre qui soit mieux adaptée à notre clientèle.Aurez?”vous des besoins de financement ?


Aucun, pour notre développement quotidien. Mais le problème se posera sans doute l’an prochain, pour le lancement de nos offres de téléphonie sur IP. Il faudra que celles?”ci soient simples et évolutives. Nous devrons pouvoir
les donner à goûter, pour rassurer et sécuriser. Il faut prouver que la téléphonie sur IP fait faire des économies et que ça marche. Il nous faudrait alors un appoint d’une poignée de millions d’euros.

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Propos recueillis par Jean-Claude Streicher