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Christian Salbaing (Hutchison) : ‘ En Suède, nous testons une offre utilisant Skype ‘

La société asiatique est le numéro un de l’UMTS en Europe. Hutchison y a passé un accord avec Skype pour l’utilisation du logiciel de voix sur IP sur le réseau cellulaire.

01 Réseaux : Votre
accord avec Skype
ne risque-t-il pas de cannibaliser votre offre ? Ne craignez-vous pas de faire entrer le loup dans la bergerie des opérateurs cellulaires ?


Christian Salbaing : Ce n’est pas une question de cannibalisation ! Ce qui compte, c’est de se focaliser sur ses clients en leur procurant des services utiles, tant sur le plan tactile que visuel, avec
une tarification attractive. Les habitudes de consommation variant sensiblement d’un pays à l’autre, ces services doivent être adaptés à leur environnement et segmentés en fonction de la clientèle. En Suède, nous testons actuellement
une offre utilisant Skype et comportant plusieurs milliers de minutes de communication par mois dans une fourchette de prix comprise entre 20 et 50 $.

Quant au ‘ loup dans la bergerie ‘, la question n’est pas propre au cellulaire : tous les services finissent par se cannibaliser un jour ou l’autre ! L’objectif fondamental de 3
[marque commerciale d’Hutchison en Europe, NDLR] est d’offrir le choix le plus large à ses onze millions d’abonnés à l’UMTS dans le monde. Plutôt que de parler de cannibalisation, nous considérons que
nous avons tout à gagner, y compris au point de vue économique, en attirant chez nous le maximum de clients. Lorsqu’on parle de convergence, aussi bien fixe que mobile, c’est bien de convergence des contenus et d’internet
qu’il s’agit. Avec la bande passante dont ils disposent, les opérateurs cellulaires sont à un confluent stratégique. Ignorer cette convergence, c’est se créer des barrières artificielles.Quel sens donnez-vous au récent ajournement de l’introduction en Bourse de 30 % de 3 Italia malgré ses 5,6 millions d’abonnés ? N’est-ce pas une manière de relativiser votre succès dans la
3G ?



Pas du tout. Ce sont simplement les conditions de marché qui étaient défavorables. Tous les grands acteurs du secteur (France Télécom, TIM, Vodafone et T?”Mobile) sont, peu ou prou, logés à la même enseigne. Il s’agit
d’un phénomène conjoncturel. Cela dit, c’est à nous d’éduquer les investisseurs et de convaincre les marchés de notre spécificité par rapport aux opérateurs traditionnels.


Pour le reste, je ne peux que vous renvoyer aux déclarations de Canning Fok, le directeur général d’Hutchison, selon lesquelles ‘ l’introduction en Bourse de 3 Italia n’était pas dans son
intérêt ‘.
Ce qui ne nous a pas empêché de céder 10 % de 3 Italia à Goldman Sachs pour 900 millions d’euros [y compris 480 millions de reprise de dette, NDLR].Vous n’êtes pas présent en France, qui est un marché pourtant assez peu compétitif et où une licence 3G est encore disponible. Pourquoi ne vous y portez-vous pas candidat ?


Nous avons regardé le dossier mais n’avons pas trouvé de partenaire français avec une assise suffisante dans l’univers des médias et qui soit véritablement intéressé à endosser le rôle d’un nouvel entrant. Pour
l’instant, on en est là …Quel commentaire la récente
condamnation pour entente
des trois opérateurs cellulaires tricolores par le Conseil
de la concurrence vous inspire-t-elle ?



Il doit sûrement y avoir des faits précis qui ont motivé la décision du Conseil. Pour le reste, je n’ai pas participé à la procédure, ni pris connaissance de cette décision.

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Henri Bessières