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Choisissez votre technologie haut débit

97 % des entreprises disposent d’un accès non permanent à internet et les vitesses excèdent rarement 56 kbit/s. L’internet haut débit nourrit toutes les promesses. Déjà, de nombreuses offres concurrentes cohabitent sur le marché.

Haut débit : on ne prête plus seulement aux riches ! Synonyme de liaisons louées onéreuses, le haut débit s’est longtemps cantonné aux grands comptes. Selon Taylor Nelson Sofres, seulement 3 % des PME françaises seraient ainsi équipées d’une ligne louée permanente (ou LS pour liaison spécialisée). Le reste (27 %) se partage des connexions RNIS à 64 ou 128 kbit/s, la majorité (70 %) se contentant de modems analogiques à 56 kbit/s. Aujourd’hui, grâce à l’ADSL, le câble, ou les transmissions radio, le haut débit va faire une entrée fracassante sur le marché de l’accès internet pour PME, avide d’applications multimédias ou plus simplement de transferts de données volumineuses.

Le dernier kilomètre, enjeu crucial

En effet, les attentats du 11 septembre le démontrent malheureusement, les internautes ont surtout cherché sur le web des images pour se tenir rapidement informés, même dans le cadre de leur travail. Dans ce cas tragique, les c?”urs de réseaux des opérateurs ont plutôt bien supporté les milliards de transactions. Il n’en fut pas de même dans beaucoup d’entreprises dont l’accès au web a été saturé.Mis en cause, le réseau d’entreprise n’est pas le seul fautif. Le maillon faible se situe également au niveau du lien qui rattache le client à l’infrastructure de l’opérateur, le fameux “dernier kilomètre”, appelé aussi boucle locale. Celle-ci représente un enjeu crucial tant pour les nouveaux opérateurs que pour les utilisateurs. Pour les premiers, l’objectif est de s’émanciper de France Télécom qui règne en maître sur cette boucle locale. Pour les utilisateurs, c’est la perspective d’une offre plus riche et plus économique. Car les solutions alternatives d’accès à internet haut débit sont encore trop rares. L’internet par satellite et les réseaux câblés rencontrent encore de sérieux “retards à l’allumage”. Et l’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), malgré la revente de l’offre de France Télécom par quelques opérateurs, commence à peine à rencontrer son public. Mais le potentiel est énorme : des PME sont intéressées par ce type d’accès qui autorise la transmission de haut débit sur les paires de cuivre de la traditionnelle ligne téléphonique. L’engouement va prendre plus d’ampleur avec l’extension du dégroupage. Le nouvel opérateur sera alors maître de son lien ADSL reliant le répartiteur central à l’abonné, et proposera ses propres services. Les premières offres sont déjà disponibles, à l’image de Colt qui cible en priorité les PME et les entreprises multisites. Un discours appuyé par le gendarme des télécoms : “Dès à présent, il faut s’efforcer de créer une véritable concurrence sur le marché du trafic internet à haut débit. C’est ce que l’ART a fait par l’avis récemment donné à propos des nouveaux tarifs Netissimo et IP/ADSL, déterminant pour la pérennité économique des offres des fournisseurs de service “, commente Jean-Michel Hubert, président de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications).

La fin des lignes spécialisées ?

Et même si certains oublient un peu vite le coût du routeur à installer (entre 300 et 1 000 ?) et des services à configurer, l’enthousiasme autour du DSL est largement supérieur à celui rencontré par les autres technologies concurrentes, dont la boucle locale radio. “Ce moyen d’accès a du mal à trouver son modèle économique “, commente Neil Rafferty, CEO du groupe Easynet (opérateur spécialisé sur l’ADSL). “Mais si les accès ADSL représentent 60 % du marché, la BLR devrait capter le reste “, rétorque Thierry Mileo, p-dg de First Mark France, l’un des principaux opérateurs de boucle locale radio. Il n’en reste pas moins que les tarifs de ces nouvelles connexions devraient être de 20 à 30 % inférieurs à ceux des liaisons spécialisées. “Les coûteuses LS de type Transfix sont vouées à disparaître “, ajoute Hervé Le Roy, chef de projet télécoms chez Easynet.

Quels débits pour quelles applications ?

Toutefois, au-delà des critères purement tarifaires, encore faut-il savoir quelles applications l’entreprise souhaite faire circuler sur son infrastructure, avec quelle garantie de service, quel niveau de sécurité, etc. Par exemple, faute d’être assurés d’un débit minimum ou d’un rétablissement du lien dans les quatre, voire les deux heures, suivant un incident, les hébergeurs d’applications ont du mal à quitter la sécurité offerte par la LS. De même pour les grosses applications e-business. Dans ces cas précis, l’ADSL se réserve plutôt à la partie requête, non aux accès aux serveurs. En parallèle, certains sites d’e-commerce doivent faire face aux requêtes haut débit de leurs clients. En insérant dans leurs pages des applications Rich Media avec son et vidéo ou des animations, ces sites ont rendu leurs boutiques plus attrayantes, mais sont contraints d’augmenter la taille de leurs tuyaux. Le haut débit a également permis la création de nouveaux marchés comme la vente en ligne de contenus téléchargeables de type musical, logiciels, ventes de livres ou de vidéo. D’autres sociétés ont mis en évidence la nécessité des hauts débits autour de leurs échanges de données sécurisés avec leurs filiales, leurs clients ou leurs fournisseurs. Pour celles-ci, il est impensable de mettre en ?”uvre une technique de chiffrement de données. Avec un simple accès téléphonique à 56 kbit/s, les débits s’effondreraient, les procédures d’authentification saturant le trafic. Avec des débits allant jusqu’à 640 kbit/s dans le sens ascendant des requêtes (de l’abonné vers le réseau de l’opérateur), et entre 1,5 et 9 Mbit/s dans le sens descendant des réponses (sur une distance maximale de 5,4 km), l’opportunité de l’ADSL n’est donc plus à démontrer. De l’avis de la plupart des FAI, ce moyen d’accès représente l’avenir de ce marché. Plus particulièrement, ils attendent beaucoup du SDSL (Symmetric DSL), qui fournit un débit compris entre 128 kbit/s et 2 Mbit/s sur les voies montante et descendante, et qui concurrencera en direct les LS. Quant à la BLR, elle propose aux entreprises un débit allant de 256 kbit/s à 2 Mbit/s sur une distance pouvant atteindre 4 km, même si certaines expérimentations ont vu la vitesse grimper à 8 Mbit/s. Elle se révèle indispensable dans les zones non couvertes par la technologie xDSL. Elle peut aussi être utilisée pour l’interconnexion directe entre deux réseaux d’entreprise. En outre, moins onéreuse qu’une LS, elle facilite la connexion de sites isolés et agit en complément de réseaux urbains. Côté technique, elle utilise des ondes radio de très haute fréquence (3,5 et 26 GHz) et délivre tous types de services (voix, données, images). L’infrastructure d’accès se limite à l’installation d’une antenne d’environ 25 cm chez le client. Son plan de couverture national connaît cependant un léger retard, compte tenu des délais impartis par l’ART et d’un dégroupage qui se fait attendre, faut-il le rappeler ? Plusieurs opérateurs se sont vus attribuer des licences BLR par l’ART. Actuellement, BLR Services, Firstmark, Belgacom et Altitude proposent des solutions déjà installées mais Landtel et Broadnet, pourtant titulaires de licences, ne semblent plus en mesure de déployer leur réseau.

Analyser le contrat sous toutes les coutures

Hormis les tarifs, les techniques et les débits, que l’on achète sur catalogue, la difficulté des choix concerne les services : la garantie de débit minimum, ou celle d’adaptation de la bande passante en cas de brutal pic de montée en charge, dans le cas de l’hébergement d’un site en interne, par exemple. Attention, certains opérateurs vous le feront payer très cher. Tout comme le délai maximum pour la remise en route d’une connexion suite à une panne. Il faut s’assurer que les quatre heures d’intervention comprennent la réparation, le remplacement de l’équipement et surtout le redémarrage du lien, et non pas le seul constat de l’incident (cela s’est déjà vu !). Certains ne proposent rien de tel, à l’image des solutions ADSL Netissimo de France Télécom.Reste enfin à analyser le contrat sous toutes les coutures, notamment la flexibilité de l’abonnement et la possibilité de varier les débits à plus long terme. C’est un critère déterminant. Dans ces cas, l’ADSL et ses prestations proches du “sur mesure” possède encore un avantage précieux. En outre, Colt, Easynet et leurs concurrents estiment que l’avancement du dégroupage et la création de prestations professionnelles plus séduisantes chez France Telecom vont leur permettre de revendre des offres à débit garanti et des services à des coûts intéressants, à l’image de TurboDSL notamment.

Des avantages de plus en plus accessibles à tous

De nouveaux services apparaissent, qui s’accompagnent d’un élargissement du catalogue, touchant une clientèle de plus en plus large. La troisième offre de France Télécom, Wanadoo Pro ADSL, est ainsi facturée 76 ? par mois, ce qui, pour une liaison permanente, est assez avantageux par rapport à un accès à internet via le téléphone. En outre, cet accès permanent s’accompagne d’intéressants services à valeur ajoutée : adresses e-mail, constitution de réseaux extranet reliant des filiales entre elles ou encore mutualisation et centralisation de certaines infrastructures, telles que les serveurs de messagerie ou de stockage. Des prestations qui sont proposées par tous les FAI. Mieux, avec une certaine quantité de bande passante, des solutions de voix sur IP sont envisageables et susceptibles de favoriser des économies notables sur les communications téléphoniques.Quant aux réseaux câblés, les câblo-opérateurs n’ont pour l’instant jamais montré une réelle volonté de proposer des services de qualité aux entreprises. Ce média souffre de deux handicaps majeurs. D’une part, sa technologie est entièrement propriétaire et les ressources sont partagées entre tous les utilisateurs connectés sur une tête de réseau ; de ce fait, il pèche en matière de sécurité. D’autre part, le choix du câble ne peut se faire que lorsque la région est déjà câblée. Reste enfin l’accès à internet par satellite, un service quasi inexistant dans les PME. Techniquement, il se compose d’une voie montante par ligne téléphonique numérique à 56 kbit/s et d’une voie descendante par satellite. Le haut débit n’est donc possible qu’avec la seconde voie. Ce type de connexion n’est intéressant que pour des sites très isolés enregistrant un gros trafic.

















































































 Les principales technologies d’accès à haut débit 
     Avantages     Inconvénients 
 xDSL     Prix


Qualité de service pour les offres TurboDSL


Choix de l’offre


Variantes à venir prometteuses (sDSL)


ADSL : jusqu’à 8 Mbit/s asymétriques ; sDSL : jusqu’à 2,3 Mbit/s symétriques 
   Couverture dans un périmètre de 4 km autour d’un répartiteur 
         
 BLR     Débit jusqu’à 7 Mbit/s


Infrastructure neuve et dédiée 
   Zones de couverture encore trop restreintes


Infrastructure encore neuve 
         
 Liaison spécialisée     Qualité de service


Jusqu’à 2 Mbit/s sur paire de cuivre 
   Prix 
         
 Câble     Prix


512 kbit/s symétriques 
   Couverture


Offre peu ciblée vers les entreprises 
         
 Satellite     Couverture des zones rurales et des régions difficiles d’accès


Débit descendant de 512 kbit/s 
   Débit unidirectionnel ; le rapatriement des données s’effectue par satellite, les émissions passent par une ligne téléphonique commutée. 
 



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Sylvain Bontoux