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Chez Dassault, il y aura bientôt du haut débit dans l’air

L’avionneur français expérimente des solutions d’accès à internet à bord de ses avions d’affaires. Mais s’il est désormais possible de surfer dans un Falcon, l’investissement est à la mesure du débit : haut.

L’internet à haut débit à bord des avions d’affaires devient possible. “Les dernières démonstrations sont tout à fait concluantes”, note Bernard Martin, du service ingénierie et certification de Dassault Falcon Services.Deux Falcon de l’avionneur, un 900 EX et un 50, ont servi de banc d’essai en vol pour des liaisons simultanées, montantes et descendantes, voix et données, pour cinq lignes téléphoniques différentes et une ligne de fax. Reste à savoir si cette “killer app'” séduira la clientèle des “biz jets “.
“Ils montrent un intérêt certain pour les possibilités qu’offrent ces solutions. Mais, leurs prix d’achat et d’installation demeurent élevés, par rapport aux systèmes existants”, poursuit-il.Jusque-là, les possibilités de communication à bord des avions d’affaires étaient assez minces. Bien que les matériels disponibles écartent tous les risques d’interférence avec les instruments de bord, les liaisons par satellite se faisaient à la vitesse de l’escargot : 2 400 bits par seconde (bit/s). Désormais, les liaisons se font à 60 000 bit/s, et ce, d’après Bernard Martin, “avec une qualité et une sécurité maximum comme au bureau “.

Téléphoner, faxer, surfer

Ainsi, les passagers peuvent téléphoner, envoyer et recevoir des fax, tout en surfant sur internet, pour regarder une vidéo téléchargée au sol, consulter leur messagerie, ou accéder à un site intranet depuis un ordinateur portable. Et ce à un coût bien moindre qu’avec l’actuelle norme ISDN.En effet, le standard MPDS (Mobile Packet Data Systems) devrait être validé au cours du mois de septembre. Au lieu de payer au temps de connexion passé, l’utilisateur sera facturé au volume de données transférées. De quoi envisager des réductions allant jusqu’à la moitié du coût actuel.Seulement, l’installation d’un tel système à un prix. “Pour un appareil facturé entre 10 et 15 millions de dollars, soit entre 10,1 et 15,2 millions d’euros, cela revient à un surcoût de 450 000 euros”, selon Bernard Martin. Et encore, précise-t-il, “cette estimation est relative, puisque pour les avions d’affaires, la personnalisation est extrême. Si l’intégration peut être menée assez facilement sur un exemplaire neuf, il n’en ira pas forcément de même si le jet est déjà ancien”.Du coup, la généralisation de l’internet haut débit dans les biz jets demandera du temps. D’autant qu’en France, la majorité des vols se font à l’intérieur des frontières. Pourquoi se connecter pour un Paris-Bordeaux ne demandant pas plus d’une heure de vol ? En revanche, les passagers d’un vol transatlantique ou d’une tournée européenne ne pourront se passer des ressources du web.

Puisque les autres le font…

Du coup, chez Dassault Aviation, on reste confiant : ” La concurrence se met en place chez les fournisseurs : Thales et Honeywell proposent des solutions complètes, tout comme Teledyne ou Thrane & Thrane, ou encore Milltope Corp. Nous-même, nous allons commencer à sonder le marché. Dici six mois ou un an, deux appareils devraient être équipés. “ Entre-temps, les recherches relatives aux liaisons à 500 kbit/s auront progressé.

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Vincent Bussière