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Chez Biomérieux-Pierre Fabre, la voix sur IP investit le réseau étendu

Les laboratoires pharmaceutiques se sont appuyés sur leur réseau IP étendu national pour acheminer le trafic téléphonique entre quelques gros sites disséminés en France.

Un retour sur investissement de quelques mois et un bon niveau de service. Tel est le premier bilan d’un projet de transport du trafic téléphonique sur IP entre quelques sites répartis sur le territoire. Cette démarche s’inscrit dans une réflexion globale sur la généralisation d’une convergence voix-données et sur la capacité des opérateurs à délivrer les services nécessaires.Le projet comprend deux volets. D’une part, la connexion des PBX au réseau étendu. De l’autre, l’adaptation de ce réseau et du contrat de service associé. Côté connexion, chaque routeur tire désormais deux types de liens. Les uns vers des routeurs de concentration dédiés aux données. Et les autres vers des interfaces Ethernet reliées aux passerelles H.323 intégrées aux PBX Alcatel 4400, qui les ouvrent au monde de la voix sur IP. Le coût de ces passerelles, qui atteint 4 575 euros par unité, a été jugé encore trop élevé. C’est pourquoi le déploiement initial a été limité à trois sites. “Ces passerelles représentent pratiquement le seul investissement, qui ne peut, toutefois, être rentabilisé que par un trafic important ?” il atteint actuellement deux mille heures par mois “, précise Olivier Morvan, responsable télécoms chargé des relations avec les opérateurs. La qualité d’audition est en outre jugée excellente grâce à un codage G729, préféré au G723-1.

Un contrat de niveau de service draconien

Biomérieux-Pierre Fabre s’est appuyé sur son réseau étendu national existant, basé sur le service IP sur Frame Relay, de Cegetel. “Nous avons demandé à l’opérateur de créer, sur les principaux accès, des circuits virtuels dédiés à la voix. Ce qui, à l’instar du trafic supplémentaire, a représenté un surcoût marginal “, explique Olivier Morvan. Ces circuits permettent de réserver de la bande passante à la voix. Trente canaux sont ouverts au départ de chaque site, avec une bande de 17 Kbit/s par conversation, allouée selon le trafic. De plus, Cegetel a dû s’engager sur un taux de perte de paquets presque nul, sur un temps de transit entre interfaces Ethernet n’excédant pas 90 ms, ainsi que sur une gigue inférieure à 20 ms.En pratique, cette dernière n’a jamais franchi la barre des 5 ms, tandis que le temps de transit est resté sous celle des 35 ms. L’opérateur a toutefois eu du mal à définir un processus de validation de ces caractéristiques. Il se contentera de réaliser des “ping” entre les interfaces Ethernet et d’agréger ces données pour les présenter sous forme de rapports papier. En revanche, un accroc est venu de l’incapacité des PBX à exploiter le maillage d’un réseau IP afin de réagir dynamiquement à une panne ou à un engorgement du réseau. En effet, en cas d’interuption ou de pertes excessives de paquets, les PBX 4400 coupent les communications établies. Une évolution de leur logiciel résoudra le problème. En attendant, un débordement sur le RTC est assuré, le coût des communications étant alors remboursé par Cegetel si celui-ci est en cause.La généralisation de la voix sur IP est lancée, mais elle sera progressive. Ainsi, le laboratoire Biomérieux-Pierre Fabre attendra-t-il que les passerelles H.323 soient intégrées aux petits PBX pour raccorder des sites de moindre taille. Les réseaux locaux seront aussi convertis à la téléphonie sur IP. “Nous allons démarrer une maquette incluant des téléphones IP. Toutefois, le déploiement à grande échelle imposera une mise en ?”uvre plus systématique de la notion de réseaux locaux virtuels afin de mieux isoler le trafic voix “, conclut Olivier Morvan.

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Thierry Lévy-Abégnoli