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Changement d’icône pour Apple

Malade depuis plusieurs années, le cofondateur et PDG d’Apple, l’emblématique Steve Jobs, a démissionné de son poste, le 24 août, pour raisons de santé. Quid d’un Apple sans Jobs ?

Voilà, la page est tournée. Et que l’on soit un fan inconditionnel de la firme à la Pomme ou un réfractaire, force est d’avouer que la page fut sacrément importante. Après avoir prévenu ses employés en janvier qu’il prenait un congé pour raisons de santé, Steve Jobs vient de jeter l’éponge. Dans une lettre adressée au conseil d’administration et à la communauté Apple, il annonce son changement de poste, passant de PDG à Président du conseil d’administration. Son esprit restera là, mais il n’est tout simplement plus en mesure d’assurer une fonction exécutive. Il s’en explique d’ailleurs : “ J’ai toujours dit que si jamais je venais à ne plus être en mesure d’assumer mes fonctions et obligations en tant que PDG d’Apple, je serais le premier à vous le faire savoir. Malheureusement, ce jour est arrivé. ” Il désigne sans surprise Tim Cook comme successeur, l’homme qui était déjà aux manettes depuis janvier. Lourd fardeau pour Cook, tant Jobs représente Apple et la réussite de l’entreprise.Né en 1955, il tombe dans l’informatique tout petit et crée Apple, avec son partenaire Steve Wozniak, dès 1976. L’entreprise fera entrer les premiers ordinateurs dans les foyers avec l’Apple II, puis révolutionnera l’informatique en introduisant l’interface graphique et la souris avec les ordinateurs Macintosh.

Une vie mouvementée

La carrière de Jobs et la vie d’Apple vont être mouvementées, avec une grande séparation de 1985 à 1996, et un succès qui ne les quittera plus, après la reprise en main de l’entreprise en 1997 par Steve Jobs. D’une situation financière si délicate que Microsoft y investira 150 millions de dollars dans les années 90 pour ne pas se retrouver en position de monopole, Apple, sous la houlette de Jobs, est devenue l’entreprise la plus valorisée au monde en 2011, pesant 235 milliards d’euros ! La décision intransigeante d’Apple de ne pas verser de dividendes aux actionnaires et de réinvestir ses bénéfices dans son activité n’y est pas pour rien.Mais avant tout, Apple est parvenue à imposer une image innovatrice, voire révolutionnaire dans le panorama de l’informatique. Une image obtenue grâce à une capacité d’innovation hors pair, très largement propulsée par Jobs lui-même : Apple va rebondir et progresser en proposant des produits fermés et chers, mais simples à utilier et puissants. Puis en transformant le marché de la musique avec l’iPod avant de bouleverser le monde de la mobilité avec l’iPhone. Désormais, c’est même l’ère “ post PC ” que Jobs aurait lancé avec l’iPad. L’autre immense force d’Apple aura justement été de savoir créer le mythe et ériger son leader en gourou.

Une dernière chose…

Le succès d’Apple, c’est autant l’ingéniosité des gadgets que la petite phrase tant attendue de Steve Jobs à la fin de ses présentations : “ une dernière chose… ”. Une façon de nous faire accepter toute nouveauté comme une révolution majeure, un objet ultime de désir. Steve Jobs parti, l’icône visible disparait. Y a-t-il encore un génie dans la Pomme ? On va vite le savoir…

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Stéphane Viossat