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Cent mille milliards d’opérations par seconde

Le Department of Energy américain l’a lancé en grande pompe fin janvier. Son projet de nouveau supercalculateur massivement parallèle accélère la course à la puissance.

Créer l’ordinateur le plus rapide jamais mis au point ? L’affaire revient régulièrement sur le devant de la scène. Cette fois, c’est une collaboration triangulaire qui est à l’origine du défi : le Sandia Laboratory, l’un des laboratoires de recherche nationaux les plus renommés ; Celera Genomics, un industriel spécialiste de l’information médicale et génique ; et le constructeur informatique Compaq.Cette bête de course, encore sur le papier, devrait atteindre les 100 TeraOPS (10 puissance 14 opérations à la seconde), soit près de trois fois la vitesse du plus puissant des supercalculateurs ?” encore à l’état de projet ?” qui ne sera mis en service qu’en 2002 au Japon !Et si les artisans de ce calculateur monstre ont prévu de finaliser le projet pour 2004, l’objectif visé va au-delà. C’est bel et bien la frontière du PetaOPS (un million de milliards d’opérations à la seconde) qui est en ligne de mire.Derrière cette surenchère de chiffres et de zéros pointe un projet à la finalité enthousiasmante. Tandis que la plupart des supercalculateurs actuels servent à analyser les phénomènes météorologiques, pour prévoir le temps qu’il fera, ou à simuler les ondes de choc d’explosions nucléaires virtuelles, le projet mené par Sandia sera à vocation purement médicale.L’avancée de la recherche médicale fondamentale fait croître de façon exponentielle nos besoins en puissance de calcul. Qu’il s’agisse de l’identification exhaustive du séquençage du génome humain ou de la ” protéomique “, nouvelle discipline consacrée à l’analyse des interactions entre protéines au sein des cellules, les ordinateurs actuels sont dépassés.C’est donc la recherche fondamentale qui désire obtenir davantage de puissance, comme le relève le président de Celera, J. Craig Venter : ” Il y a encore trois ans, les besoins en calcul de la recherche biologique étaient mineurs et sans intérêt pour l’industrie informatique. Aujourd’hui, ce sont les biologistes qui fixent le rythme de développement de cette industrie. “Le contraste est saisissant avec l’industrie de la micro-informatique, qui s’est embarquée d’elle-même, sous couvert d’une loi de Moore érigée en credo marketing, dans une course à la puissance dont la plupart des usagers n’ont pas besoin.Même si les amateurs de science-fiction s’alarmeront de lexistence de telles puissances de calcul aux destinations indéfinies, obtenues par combinaison de tous les aspects informatiques connus (matériel, système, algorithme, applications…), on ne peut que célébrer cette fusion entre biologie et ordinateur, dans le but ultime de faire progresser notre connaissance de la vie.Prochaine chronique le mardi 20 févrierLiens utiles

Sandia National Laboratories

Celera Genomics Group

Compaq

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Cyril Fiévet