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Cegetel active son réseau

En fusionnant avec son opérateur de réseaux, Télécom Développement, Cegetel devient une entité capable de concurrencer France Télécom et LDCom. Premier chantier : le dégroupage où il souhaite détrôner LDCom.

La fusion Cegetel-Télécom Développement, annoncée de longue date, devrait être effective dans le courant du dernier trimestre 2003. Elle donnera naissance à un nouveau poids lourd des télécommunications françaises, fort de 1,4
milliard d’euros de CA consolidé.LDCom, jusqu’alors l’un des seuls opérateurs à pouvoir faire face à France Télécom, avait pourtant esquissé quelques tentatives pour contrer cette fusion, en évoquant notamment son rapprochement avec Cegetel. Il faut dire que le
nouveau Cegetel a dans sa ligne de mire directe… LDCom.Le premier chantier de l’opérateur est en effet le dégroupage, domaine dans lequel le groupe de Robert Louis-Dreyfus a pris une certaine avance, avec plus de 25 villes couvertes, soit 40 % des internautes. Sur ce terrain,
Cegetel avait commencé à se positionner dès le printemps, en proposant une offre de collecte Internet (revente des offres haut débit de France Télécom) pour les fournisseurs d’accès.‘ Nous comptons rattraper LDCom, en termes d’infrastructures déployées, avant la fin du premier semestre 2004 ‘, affirme Danny Côté, directeur marketing de Cegetel. L’ambitieux
opérateur, qui se présente d’ores et déjà comme le premier opérateur alternatif de télécommunications fixes en France ?” un titre détenu jusqu’à présent par LDCom ?”, a ainsi annoncé un investissement de 150 millions
d’euros, dont 80 % seront dépensés dans les dix-huit mois à venir.150 millions d’euros, c’est la somme exacte également consentie par son concurrent dans le domaine du dégroupage depuis 18 mois. ‘ Nous nous apprêtons à investir 50 nouveaux millions d’euros dans
les prochains mois ‘,
renchérit toutefois Serge Schoen, directeur général délégué de LDCom.Quant au nombre de lignes dégroupées, LDCom annonce un rythme d’un millier par jour et espère atteindre un total d’une centaine de milliers de lignes d’ici à la fin de l’année. Une avance qui, pour Cegetel,
‘ n’est pas monumentale. De plus, notre arrivée tardive nous sert. Nous n’auront pas, comme d’autres avant nous, à essuyer les plâtres de la mise en place du dégroupage. Désormais, la voie est tracée. D’autre part, Cegetel et
Télécom Développement ont une forte image de marque, qui va nous servir de levier pour nous positionner sur le marché des entreprises et des FAI ‘,
poursuit Danny Côté. Quant au grand public, il ne sera concerné que par les
offres de fidélisation couplées à la téléphonie.

Un programme ambitieux

Concrètement, Cegetel annonce le déploiement de 300 DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer) d’ici à la fin 2003, dans la région Parisienne, à Lyon et à Marseille centre, et 600 d’ici au premier trimestre 2004.
‘ 200 DSLAM sont déjà commandés à notre fournisseur Alcatel, affirme Danny Côté, et dès le mois d’octobre, nous serons en mesure de proposer nos premières offres dégroupées qui seront destinées aux
fournisseurs d’accès Internet. ‘
Cette offre de collecte de trafic Internet sera commercialisée sous la marque Télécom Développement. Pour ses offres de réseaux et d’accès haut débit (FédéLan et NetDSL Express) destinées aux entreprises , Cegetel annonce, pour
octobre et novembre, le remplacement des liens DSL fondés sur l’offre de France Télécom par ses propres liens (sur les zones géographiques alors couvertes).Il proposera aussi le raccordement des standards téléphoniques en DSL et des offres complètes téléphonie-Internet-données. ‘ Courant 2004, nous envisageons d’ouvrir des services de voix sur DSL, mais aussi des
offres de collecte pour l’entreprise, de manière à toucher, par exemple, le marché de la télésurveillance ‘,
poursuit Danny Côté.Le programme de Cegetel est plus qu’ambitieux, mais semble bien accueilli par les FAI et les entreprises, même si tous attendent avec impatience de voir les premières offres. ‘ L’arrivée de Cegetel sur le marché
du dégroupage est une bonne nouvelle. Nous allons vers une véritable concurrence en sortant du duopole LDCom-France Télécom ‘,
souligne Guillaume Perdriaud, responsable de la gamme Data chez Colt France. Colt lui-même,
opérateur présent dans le dégroupage à Paris et dans les Hauts-de-Seine avec 32 répartiteurs équipés, revend notamment des solutions d’interconnexion de LAN fondées sur l’offre TurboDSL de France Télécom.Le dégroupage, s’il est au c?”ur de la stratégie du nouveau poids lourd des télécoms, n’est toutefois pas le seul domaine d’investissement de Cegetel. Celui-ci compte notamment poursuivre le développement d’offres SAN pour les
opérateurs, ou encore préparer des solutions packagées avec l’opérateur de téléphonie mobile du groupe, SFR, associant accès wi-fi et raccordement haut débit pour les hot spots.

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Stéphanie Renault