Passer au contenu

Ce qu’il faut savoir avant de changer d’opérateur

Quelle entreprise n’a pas, un jour, pensé à changer d’opérateur ? Avant de s’aventurer dans la jungle des tarifs et des contrats, mieux vaut cependant avoir une idée précise des pièges dans lesquels on peut tomber.

La dérégulation a trois ans, et seulement 40 % des PME ont, aujourd’hui, déjà eu recours à un autre opérateur que France Télécom. Selon l’ Idate

, les entreprises ayant de dix à cinq cents salariés consomment aujourd’hui pour 45 milliards de francs de télécoms. Ces dernières manquent pourtant de temps ainsi que de moyens financiers et humains pour procéder à des appels d’offres. Elles peuvent également considérer ce poste budgétaire comme non stratégique, puisqu’il ne pèse guère que 0,5 % de leur chiffre daffaires.

Un cahier des charges impératif

Les PME sont méfiantes et savent qu’elles ne maîtrisent pas forcément les nouvelles règles. “Une entreprise a intérêt à constituer un cahier des charges, même si elle ne va pas jusqu’aux procédures d’appel d’offres, cela lui permet de préciser ses besoins” souligne Bernard Dupré, délégué général de l’Afutt (Association française des utilisateurs de télécommunications). Il faut constituer différents lots pour les appels locaux, mobiles, longue distance et internationaux. Dans ce dernier cas, il convient de segmenter par grandes zones géographiques, car les tarifs d’un opérateur peuvent être attrayants dans une région, mais pas dans les autres.Pour les communications de voisinage, mieux vaut être vigilant, car France Télécom ne tient pas compte des départements pour établir ses zones de facturation. Ainsi, un appel passé vers un département limitrophe peut être facturé en voisinage par France Télécom et en national par les nouveaux entrants.“Prenez garde à ne pas prendre trop de fournisseurs, et trouvez un juste équilibre. Trois opérateurs, c’est un maximum” prévient encore Bernard Dupré.

Des chausse-trapes à éviter

Il est aussi nécessaire de repérer les opérateurs qui pratiquent les crédits temps, les heures pleines ou creuses. Les forfaits sont à éviter, (sauf si la consommation ne varie pas). Les négociations sur les remises sur volumes sont souvent préférables. Les contrats stipulant une durée minimale, sont à fuir. Et le prix ne doit pas être le seul critère de choix. La qualité des services est à examiner de très près.Pour recenser les opérateurs intéressants, il existe des sites du type Budgetelecom, Consotel ou Comparatel qui permettent une première évaluation des économies réalisables et qui proposent des indices de qualité de service. Pour des simulations plus poussées, on peut s’adresser à des sociétés de conseils ou des solutions logicielles, qui demandent des investissements financiers lourds. Or “le temps et le budget à consacrer à la mise en concurrence doivent rester proportionnels à l’enjeu financier” insiste Bernard Dupré.Si, malgré tout, l’entreprise se lance, il lui faudra procéder à une véritable analyse de sa facture. Ligne par ligne, destination par destination, en tenant compte de la durée exacte de chaque appel, car un opérateur peut s’avérer moins cher qu’un autre sur des appels de courte durée s’il n’introduit pas de crédit-temps.

Les logiciels ont leur mot à dire

Optitel, pour un coût minimal de 20 000 F ht, “passe à la moulinette” la facture des PME. “Seule une analyse précise du comportement permet des économies” explique Gilles Bragadir, son p.-d.g. Optitel compare tous les opérateurs et propose les cinq plus intéressants. Libre ensuite d’aller renégocier avec France Télécom. Les éditeurs ont vite compris qu’il y avait là un marché. Cieme Informatique, et son outil de GFT (gestion financière des télécoms), étudie, pendant un mois, le trafic de l’entreprise cliente en y installant son logiciel. À l’issue de cette période, les données collectées se voient appliquer les différents tarifs des opérateurs. Reste à inviter les opérateurs à venir s’asseoir à la table des négociations. La société se propose de prendre en charge la remise à jour, à distance, des tarifs, transformant ainsi son logiciel en LCR (Least cost routing) dynamique, tout en proposant une consolidation de la facture des entreprises multisites.Alors, logiciel ou société de conseil ? Le ticket d’entrée pour l’outil GFT est 2 500 F ht, mais le coût peut atteindre 1 million selon la taille de l’entreprise. Une étude réalisée par un cabinet de conseil se chiffre au minimum à 20 000 F. Pour des prestations plus approfondies (rédaction de cahier des charges, dépouillement des offres et négociations avec l’opérateur), il faut compter au moins 50 000 F. Certaines sociétés, comme la toute récente Smart Telecom, ne se rémunèrent cependant que sur un pourcentage des économies effectivement réalisées.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Laurence Imbert et Jérôme Desvouges