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Ce qui va changer dans nos télés en 2012 (4/11) : plus de services

Puisque l’innovation matérielle devient de plus en plus compliquée, les fabricants ont décidé de se concentrer davantage sur les contenus et les services.

Si de nombreuses pistes sont à l’étude pour le futur des téléviseurs (4K, 3D sans lunettes, écrans flexibles, Oled, etc.), le plus important aujourd’hui pour les fabricants, c’est de renouer avec la rentabilité. Et puisqu’ils ne peuvent plus compter uniquement sur les volumes, ils cherchent maintenant à donner de la valeur à leurs écrans. 

Tous sont donc en train de tenter d’adapter au marché du téléviseur, le modèle développé par Apple, Google et Amazon pour les smartphones, les tablettes et les ebooks. Autrement dit : proposer des services et des contenus en misant sur l’ergonomie et l’expérience utilisateur, et confier la production et l’assemblage hardware à des tiers. C’est d’ailleurs ce vers quoi semblent s’orienter Sony, Philips et Panasonic.

Smart TV : des recettes uniques, mais des contenus qui ressemblent

Avec la dématérialisation des contenus (musique, films, ebooks, presse, etc.) et la généralisation de la connectivité Internet des appareils électroniques, les services en ligne sont désormais des facteurs de différenciation pour les marques. Toutes se doivent donc d’être présentes sur le créneau de la smart TV, quitte à proposer les mêmes contenus. Samsung et LG, par exemple, exploitent grosso modo le même canevas et s’appuient chacun sur sa boutique d’applications TV. La plus riche étant celle de Samsung, LG se différenciant avec un service de jeux vidéo en streaming.

Panasonic propose également des applications, mais dispose surtout d’une boutique autorisant aussi l’achat d’accessoires (manettes, webcam, lunettes 3D, etc.). Ce fabricant est d’ailleurs le premier à avoir intégré à sa plate-forme un système de paiement par carte bancaire. Sony s’adossera désormais à son SEN (Sony Entertainment Network) fusionnant les contenus pour PlayStation 3 et ceux dédiés aux appareils électroniques (musique et vidéo à la demande). Quant à Toshiba, il continuera à enrichir son portail Toshiba Places, qui réunit les contenus et services par usages. Chacun a donc sa propre recette.

L’arrivée de la publicité et d’applications payantes

Mais pour le moment, ces services ne sont pour les téléviseurs que des « garnitures ». Ils ne font pas vraiment gagner d’argent aux fabricants. Excepté dans le cas de Panasonic, avec sa boutique d’accessoires, et de Sony, qui – grâce à ses propres services de VOD et de musique en streaming – est le seul à pouvoir générer des revenus additionnels. Cette fusion entre le hardware et les contenus constitue d’ailleurs pour Sony une formidable opportunité de redressement, le géant japonais étant le seul fabricant présent sous tous les fronts, depuis les jeux vidéo (consoles comprises) jusqu’au cinéma, en passant par l’édition vidéo, la musique, les téléviseurs et maintenant la téléphonie.

L’arrivée d’applications payantes ou financées par la publicité est toutefois prévue cette année. Samsung a d’ailleurs créé sa propre régie publicitaire (AdHub) qui permet d’ores et déjà aux développeurs et annonceurs de proposer des publicités multimédias (en 3D même, s’ils le souhaitent) sur le portail smart TV « maison ». Et ce n’est qu’un début…

Des télés plus puissantes offrant de nouvelles options de pilotage

L’autre grand chantier prévu cette année, c’est celui de « l’expérience utilisateur ». Autrement dit, soigner l’ergonomie en choisissant les bons outils (logiciel et matériel) et les bons outils logiciels.

Voilà pourquoi certains de nos téléviseurs pourront être pilotés à la voix ou par gestes, d’autres seront livrés avec des télécommandes équipées de claviers azerty, d’autres encore avec des télécommandes tactiles, et tous pourront être contrôlés à distance avec une application spécifique pour smartphones ou tablettes. Des téléviseurs qui, pour les plus haut de gamme, seront motorisés par des processeurs dual core, composant indispensable pour faciliter la gestion de tous ces contenus et assurer la fluidité d’usage nécessaire.

La Google TV trouvera-t-elle sa place ?

Deux incertitudes persistent néanmoins autour de la télévision connectée : la première concerne la Google TV et la seconde la HbbTV. On peut, en effet, s’interroger sur l’intérêt pour les fabricants du lancement de produits estampillés Google TV. Pour ceux, comme Samsung et LG, dont les tablettes et les smartphones tournent sous Android, on peut comprendre et y voir l’envie de créer un écosystème de produits compatibles et communicants. Pour Sony, en revanche, la stratégie est moins claire. Ces produits seront-ils vraiment commercialisés en France ? Ca reste à voir…

La HbbTV, le tremplin de la social TV

Quant à la HbbTV, elle n’est plébiscitée par aucun fabricant. Logique, puisqu’elle fait de l’ombre à leurs services en ligne. Pourtant, la HbbTV est l’un des seuls moyens de rendre le téléviseur interactif et de permettre aux téléspectateurs d’influer sur des programmes en direct, de partager leurs avis sur Facebook ou Twitter, de donner leur avis et d’effectuer des recommandations sur une émission par mail par exemple.

Cette norme de télévision (Hybrid Broadcast Broadband TV) autorise d’ailleurs de nombreuses autres fantaisies, comme la diffusion de programmes en catch-up TV, de pubs interactifs, l’accès à de la VOD, aux réseaux sociaux, à des jeux, à des votes, des quizz et à diverses informations (météo, grands titres d’actualité, programmes télé, etc.). Mais pour l’instant, seul France Télévisions planche dessus. « Nous avons des choses dans les tuyaux, notamment pour France 5 », précise le groupe. Mais tout cela traîne en longueur et les fabricants préfèrent évidemment vanter les mérites de leurs offres de contenus que de communiquer la compatibilité HbbTV de leurs téléviseurs. Qui n’est d’ailleurs pas obligatoire…

Retrouvez les précédents volets de notre dossier : la 4K, des écrans taille XXL, la 3D.

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Eric Le Ven