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CDiscount lance le téléchargement gratuit de films… avec restrictions

Le service de téléchargement, financé par la publicité, utilise les DRM et est réservé aux utilisateurs de Windows.

La nouvelle va faire du bruit dans le petit monde du téléchargement légal de films en France. Alors que les plates-formes concurrentes tendent à aligner leurs prix, avec une location de vidéo comprise entre 3,99 et 4,99 euros,
CDiscount débarque dans le secteur avec
un site entièrement gratuit. Après s’être inscrits en ligne, les internautes téléchargent librement des films sans verser un centime.Le site marchand et les ayants droit se rémunèrent grâce à la publicité. Pour le lancement, ce mercredi 3 décembre, les vidéos proposées en qualité DVD sont sponsorisées par la radio NRJ. Chaque film débute par un spot publicitaire
d’une quinzaine de secondes.Chaque semaine, la filiale du groupe Casino sélectionne trois ou quatre ?”uvres qui seront toutes disponibles en téléchargement pendant huit jours au maximum. Ce mercredi, la séance s’ouvre avec Scream 3 (de
Wes Craven, sorti en 2000), Raining Stones (de Ken Loach, 1993), le documentaire A Very British Gangster (de Donal McIntyre, 2007) et le film d’animation nominé aux Oscars
Le Petit Chaperon rouge (2006).

30 000 téléchargements par film

Si l’initiative de CDiscount est une avancée dans le domaine de l’offre légale, le marchand ne fait pas pour autant sauter tous les verrous. Les vidéos téléchargeables sont protégées par les DRM (gestion des droits numériques) de
Microsoft, ce qui interdit toute gravure ou transfert de fichier sur un autre support numérique. Ce qui empêche aussi les utilisateurs de Linux et de Mac de bénéficier du service. Le téléchargement se fait depuis un PC doté d’une configuration
entièrement Microsoft : Windows 2000 ou supérieur, Internet Explorer 5.5 ou plus et Windows Media Player 9 au minimum.Autre limite de taille : chaque vidéo n’est disponible que pour 30 000 téléchargements. Au-delà, le film disparaît du catalogue. ‘ Nous avons pris cette mesure pour des raisons techniques et pour
tester et équilibrer notre modèle économique ‘,
explique-t-on chez CDiscount. Alors que la France compte 16,7 millions d’abonnés au haut-débit (source : Arcep, juin 2008), le nombre de téléchargements possibles
apparaît comme ridiculement bas.Pour profiter du service, l’internaute doit au préalable s’inscrire sur le site Internet de CDiscount. Cela fait, et après avoir choisi le film ainsi que sa version (française ou originale sous-titrée), il peut débuter son
téléchargement. Il dispose de quinze jours pour regarder la vidéo stockée sur son disque dur. Ensuite, elle ne sera plus accessible.

Hulu.com, le modèle américain

En France, le lancement d’un site de VOD gratuit n’est pas une première.
Allociné s’y était essayé en 2007 en offrant au jeune public, avec Zooloo Kids, quelques dessins animés en téléchargement
gratuit. Le service a aujourd’hui disparu.Aux Etats-Unis, la gratuité a aussi séduit certains médias. Depuis plus d’un an,
Hulu.com diffuse gratuitement des séries, des émissions télévisées et des films. Il s’appuie pour cela sur le réseau de ses cofondateurs, News Corp (propriétaire de la Fox) et Universal NBC, deux poids
lourds du paysage audiovisuel américain, ainsi que sur une cinquantaine de partenaires. La jeune société a réussi à convaincre le fonds d’investissement Providence Equity Partners de mettre 100 millions de dollars dans le projet.
Ouvert au public au mois de septembre, Hulu.com est passé d’une audience de 2,85 millions de visiteurs uniques en
septembre 2008 à 5,34 millions le mois suivant. Soit une augmentation de 87 %.S’il souhaite connaître un succès équivalent en France, CDiscount devra ouvrir les vannes des téléchargements.

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Hélène Puel