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Carrier lance son usine virtuelle, sans remplacer les hommes par des robots

Le spécialiste mondial de la climatisation se donne deux ans pour plonger totalement ” dans l’ère de la net industrie “. Et c’est l’Europe qui ouvrira le bal.

Ce n’est pas l’ambition qui fait défaut à Ted Amyuni, patron de la filiale européenne de Carrier (groupe United Technologies), le spécialiste mondial de la ventilation, du chauffage et du conditionnement d’air. En présentant, le 27 mars, un plan sur trois ans pour procurer aux clients, fournisseurs, sous-traitants et employés de l’entreprise l’accès à l’ensemble de la chaîne logistique, les dirigeants n’ont pas manqué d’évoquer la ” dématérialisation ” des activités et la montée en charge de ” l’usine virtuelle “.L’idée est “de faciliter et de simplifier les transactions, afin de rendre notre travail moins complexe “, précise Uwe Schultz, directeur du marketing interactif de Carrier Europe. Dans son esprit, le concept d’usine virtuelle n’équivaut aucunement au remplacement des hommes par des robots. Au contraire, il est censé améliorer le partage et la remontée d’informations : chaque participant à la chaîne logistique, depuis la conception des produits jusqu’à leur mise à disposition de l’utilisateur final, pourra suivre sur l’intranet sécurisé du groupe l’état d’avancement de l’opération qui l’intéresse.“Cette décision a nécessité la mise en commun de tous les sites et réseaux Intranet existants, à partir de notre base de données européennes “, précise un responsable. “Sans oublier la disponibilité des données en treize langues, pour faciliter l’accès aux informations à tous les groupes d’utilisateurs.”Mais la traçabilité du process industriel et commercial, en temps réel et sur écran, aura aussi un impact fort sur la politique interne de l’entreprise. “Grâce à l’optimisation des flux d’informations et de produits, nous pourrons fabriquer plus et mieux dans le même espace-temps “, reprend un dirigeant. “Sur le site de Montluel, près de Lyon, nous allons pouvoir multiplier la capacité de production par 2,5. Et réduire d’environ 40 % les délais de fabrication et de livraison.”L’objectif est aussi ” d’augmenter la part de marché de 10 points en France, et 10 points en Europe “. Fait inhabituel pour une société américaine, le Vieux Continent a été choisi comme zone pilote privilégiée, de préférence aux États-Unis, avec une enveloppe d’investissement de 15 millions de dollars.Reste que l’expérience, si elle est concluante, pourra être étendue rapidement à d’autres pays. Et, naturellement, à l’Amérique du Nord, même si aucune décision n’a encore été prise. En tout état de cause, note-t-on chez Carrier, “dès 2003, ce modèle d’usine et les méthodes de production pourront être adaptés à n’importe quelle usine du groupe “.

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Pierre-Antoine Merlin