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Capital-risque : rupture consommée entre les jeunes pousses et la Bourse

Net-Working Talks, le cycle de conférences organisé par Arthur Andersen et la web agency B2L/BBDO, a fait mardi l’inventaire des solutions de financement des start-up de la nouvelle économie. Bilan : entreprenautes et financiers privilégient désormais la cession industrielle.

” La nouvelle économie ne se dirige pas à la corbeille “… Après l’e-krach, les entrepreneurs français de l’Internet ont renoncé à l’idéal de l’introduction en Bourse (IPO). Cela tombe plutôt bien, les investisseurs ne sont pas disposés à accueillir ces dernières sur le Nouveau Marché parisien.Les intervenants de Net-Working Talks, le cycle de conférences organisé par Arthur Andersen et la web agency B2L/BBDO, qui a déjà passé en revue plusieurs problématiques de l’Internet depuis le mois de septembre 2000, ont ainsi tenté de trouver des solutions alternatives de financement pour les dot-com.Au printemps 2000, les investisseurs s’intéressaient à tout ce qui touchait à la nouvelle économie. A tel point que le capital-risque français a soutenu à bout de bras l’introduction en Bourse d’Auféminin.com en juillet 2000, soit neuf mois après sa création.Bref, la révolution du capitalisme français était en marche, et les dot-com françaises allaient pouvoir financer leur développement grâce à l’IPO, à l’instar de ce qui se passait de l’autre côté de l’Atlantique.

Hésitations des financiers

” L’IPO n’est pas une stratégie de sortie, estime dorénavant Laurent-Bernard Feral, directeur associé d’Arthur Andersen. Les jeunes pousses ont besoin de stabilité, ce qui ne correspond pas à la stratégie des financiers. “” Il y a un problème de légitimité chez les jeunes pousses, ajoute pour sa part Jean-Michel Guichot, directeur des participations pour le compte de Galileo Partners. Lorsque se pose désormais un problème au sein d’une société Internet, nous hésitons à recapitaliser. En revanche, nous privilégions des changements au niveau du management et de la stratégie commerciale. “

Courtiers en ligne et web agencies dans la tourmente

Aussi, Laurent-Bernard Feral propose une nouvelle grille de lecture pour le développement des jeunes pousses de la nouvelle économie.Première variable, la société doit se positionner par rapport à ses interlocuteurs. L’investisseur privilégie la valorisation et le temps nécessaire pour faire fructifier son investissement. Pour sa part, l’industriel ne se pose pas la question de la sortie hormis si le cours de sa société pâtit des investissements qui ont pu être réalisés : il cherche avant tout des synergies. Enfin, l’entreprenaute doit se déterminer en fonction du contrôle effectif qu’il souhaite conserver sur sa société.Deuxième variable, l’environnement économique et financier. Or force est de constater que les douze derniers mois ont creusé un fossé entre les jeunes pousses et les capitaux-risqueurs. En effet, ces derniers allongent les cycles de décision. De même, les financiers réprouvent l’attitude des sociétés qui souhaitent financer leur expansion par le risque, et donc par l’IPO.” De plus, certains secteurs sont clairement désavoués. Il s’agit des web agencies ou des courtiers en ligne où la France est passé en quelques mois d’une sous-capacité à une surcapacité “, renchérit Laurent-Bernard Feral.Selon Arthur Andersen, les jeunes pousses vont privilégier dans les prochains mois les cessions financières et industrielles. A moins que, faute de candidats à la reprise, elles soient contraintes à mettre la clef sous la porte. ” Cette éventualité concerne 80 % des sociétés Internet “, affirme Laurent-Bernard Feral.

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Gérald Bouchez