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Capital-risque : les entreprises américaines n’investissent plus

Le niveau des investissements des entreprises américaines sur le marché du capital-risque a chuté de 91 % par rapport aux 6 premiers mois de l’année 2000. Les firmes de capital-risque ont pris le relais et assument désormais 90 % des injections de capital dans les start-up.

Ce n’est un secret pour personne, les firmes de capital-risque ont toutes sérieusement ralenti leurs investissements. “ Maintenant, n’importe quelle raison est bonne pour ne pas investir dans une start-up, surtout si elle n’a ni chiffre d’affaires, ni profit ni clients. Paradoxalement, c’est une époque idéale pour monter sa boîte, et rappelons que le montant des investissements reste supérieur aux niveaux historiques d’avant la bulle Internet (1999 et 2000)”, souligne Guy Kawasaki, le PDG de Garage Technology Ventures, une banque d’investissement.Comme leurs confrères, les investisseurs au sein des entreprises ?” aussi appelés corporate ventures en anglais ?” ont aussi réduit la voilure.

Les corporate ventures ne pèsent que 10 % de l’investissement

A tel point qu’ils ont pratiquement disparu de la scène du capital-risque pour laisser place aux firmes spécialisées qui sont aujourd’hui responsables de 90 % des apports de capital dans des start-up. “ Les entreprises, au travers des fonds prévus à cet effet, ont diminué leurs investissements de près de 91 % par rapport à l’année dernière. Ces derniers sont ainsi passés de 3,8 milliards de dollars pour le premier semestre 2000 à 353 millions de dollars cette année”, révèle Dave Witherow, le PDG de VentureOne, une filiale de Reuters.Le nombre d’investissements est passé de 224 pour les 6 premiers mois de l’an 2000, à 72 pour la même période cette année.En ces temps difficiles, les firmes de capital-risque ont un avantage important par rapport aux fonds d’entreprises dans la mesure où elles sont moins limitées par le montant de leurs investissements ou le choix des secteurs à prospecter.” Nous sommes intéressés uniquement par les entreprises qui pourraient nous apporter une plus-value, comme la génération de chiffre d’affaires supplémentaire. Aujourd’hui, le nombre de propositions [deal flow] a sérieusement chuté et comme pour mes confrères dans les autres entreprises, je reste très prudent “, confie Jon Pittman, vice-président d’Autodesk Ventures.Les firmes de capital-risque n’ont pas ce luxe puisqu’elles ont lobligation de continuer à investir afin de générer un bon retour pour les investisseurs de leur fonds.

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Jean-Baptiste Su, correspondant dans la Silicon Valley