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Capgemini double sa taille en Inde

En acquérant Kanbay, la SSII française récupère 7 000 personnes, dont 5 000 Indiens. Ce rachat confirme sa stratégie d’employer 35 000 informaticiens en Inde d’ici à 2010.

Terminée, l’austérité pour Capgemini. La SSII renoue aujourd’hui avec le faste des grandes acquisitions. Et cette année l’Inde cristallise les convoitises du Français. La société, qui martelait sa volonté
d’atteindre les 10 000 salariés sur le sous-continent d’ici à la fin 2007, a atteint son but plus vite que prévu. L’achat de Kanbay pour 1,25 milliard de dollars en liquidités porte à 12 000 le nombre
d’employés en Inde. Pour Capgemini, la péninsule indienne devient en termes d’effectifs le deuxième pays le plus important après la France.Mais la SSII hexagonale renforce surtout son implantation dans les entreprises américaines importantes, desquelles Kanbay tire 89 % de ses revenus (144 millions d’euros au premier semestre). La société indienne possède
notamment une expertise dans la finance (79 % de ses ventes). HSBC, son plus gros client, représente à lui seul 34 % du chiffre d’affaires et Morgan Stanley, 11,6 %. Cette dépendance vis-à-vis de quelques clients majeurs peut,
selon le cabinet d’études britannique Ovum, présenter des risques. En tout cas, elle montre la capacité de cette société à capitaliser sur des projets.Cet achat illustre, d’après Paul Hermelin, le directeur général du groupe français, le démarrage d’une ‘ nouvelle ambition ‘ pour la SSII. ‘ Le
nettoyage du groupe n’est pas terminé,
a-t-il affirmé en référence au programme de transformation lancé en 2002, qui visait à restaurer les finances de la société (programme Leap). Mais il est temps pour la société
d’ouvrir un nouveau chapitre. ‘

Les SSII indiennes ont un talon d’Achille

Un plan récent, davantage orienté vers la conquête de nouveaux marchés, a donc été lancé. Il devrait aider le groupe à atteindre 10 % de rentabilité au-delà de 2008. Dénommé I3 (pour ‘ industrialisation ‘,
‘ intimacy ‘ et ‘ innovation ‘), ‘ ce plan ne donnera pas lieu à des restructurations ‘, a toutefois précisé Paul Hermelin.L’industrialisation à la sauce Capgemini consistera à conjuguer modèle traditionnel, dit ‘ onshore ‘, et prestations offshore industrielles. ‘ Certains clients de poids se
déclarent insatisfaits par la première génération de projets offshore ‘,
relève le directeur général.Une manière de dire que la société possède une carte à jouer dans le domaine du contact client, talon d’Achille des SSII indiennes. Mais Capgemini prévoit avant tout une croissance exponentielle de ses ressources back office,
avec 35 000 informaticiens indiens d’ici à 2010, hors personnel travaillant sur des projets de BPO (Business Process Outsourcing).La SSII française va s’appuyer sur l’expérience de Kanbay, qui fait figure de précurseur dans le développement des projets à distance. Son dirigeant, Raymond Spencer, s’est impliqué pendant vingt ans dans le
développement rural en Inde. Cet Australien a perçu très tôt le potentiel d’un tel pays. Ce qui explique le profil atypique de sa SSII, qui emploie 5 000 salariés en Inde (sur un total de 7 000), mais dont le siège se situe à
Chicago. Grâce à l’application du modèle offshore, Kanbay a généré l’an dernier 17,9 % de marge d’exploitation.

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Olivier Discazeaux