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Cap Gemini reprend la branche conseil d’Ernst & Young

Le rapprochement des deux sociétés crée un géant du service et du conseil pesant 8 milliards d’euros

Les grands paquebots des services n’échapperont pas à la vague des consolidations. La semaine dernière, Cap Gemini et Enrst & Young ont annoncé les modalités de leur fusion. L’acquisition porte sur les activités de conseil d’Ernst & Young. Elle sera rémunérée par l’émission de nouvelles actions de Cap Gemini. En comptant le premier débours en numéraire de 375 millions d’euros assuré par Cap, le montant total de la transaction portera sur une somme de 11,5 milliards d’euros. Pour l’heure, l’accord concerne sept pays (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, France, Espagne et Italie) où Ernst & Young réalise 85 % de son CA. Fort de 60 000 employés et d’un chiffre d’affaires cumulé de 8 milliards d’euros, ce nouveau géant entrera dans le top cinq mondial des sociétés de services.

Une consolidation anticipée


Si l’on en croit la déclaration d’intention présentée lors de la conférence, cette alliance a pour but de faire de Cap Gemini, “un acteur majeur aux États-Unis”, où elle ne réalise actuellement que 13 % de son CA et de “renforcer sa position en Allemagne.” Cette fusion lui permet aussi de “bénéficier d’une compétence sectorielle complète et de devenir un acteur privilégié des grandes industries.” Cap récupère, il est vrai, en dehors d’une marque prestigieuse, un portefeuille clients enviable (Coca-Cola, AT & T, B?”ing…). Outre ce renforcement sur le sol américain, on remarque aussi la nécessité, pour Cap, d’étendre sa branche conseil pour lutter contre EDS, IBM Global Services et autre Andersen Consulting. Ernst & Young, pour sa part, suite à son échec lors de sa tentative de rapprochement avec KPMG il y a deux ans, trouve, dans cette alliance, l’occasion de renforcer sa présence en Europe. La société cède aussi à la pression de la SEC (Securities Exchange Commission), l’équivalent de la COB en France, qui demande aux SSII de séparer leur activité de conseil de celle d’audit.Inaugurant sans doute une série de consolidations dans le monde des SSII, Cap Gemini devra à nouveau faire face à une menace sérieuse : éviter la fuite des cerveaux comme ce fut le cas, lors du rachat de Gemini Consulting et réviser donc le mode de rémunération des associés d’Ernst & Young.

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FABRICE FROSSARD