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Cap Gemini prise l’expérience start up

Dopée par le rachat d’Ernst & Young, l’entité e-business de Cap Gemini a des ambitions mondiales. Le New Market Group nécessitera près de 1600 collaborateurs pour conforter sa position en France.

Face à la vague e-business, nous ne pouvions pas rester leader en Europe. La fusion avec Ernst & Young, numéro deux dans ce domaine aux Etats-Unis, a eu un effet d’entraînement et d’accélération”, martèle Richard Seurat, vice-président European New Market Group chez Cap Gemini. De fait, l’entité e-business, créée par la société en décembre 1999, s’est reconfigurée. “Tous nos services ont désormais intégré cette dimension. Ce qui entraîne une nouvelle organisation. Chaque région européenne possède une plate-forme de déploiement place de marché, tandis que les services en ligne sont à la fois déclinés localement et animés globalement.” Et, pour l’heure, le New Market Group se focalise sur trois axes, tournés à 100 % vers internet : les places de marché, le B to C, et le m-commerce. “Nous sommes des faiseurs de marchés. Nous pouvons et devons ouvrir les possibilités dans ce domaine.”Dès à présent, les objectifs de la société sont ambitieux : “Fin 1999, nous avions déjà près de 1,6 milliard d’euros de prises de commande. Et nous estimons que seize mille personnes dans le monde travailleront dans ce domaine d’ici à la fin de l’année.” Pour le moment, Cap Gemini conforte sa position en Europe. Il souhaite recruter près de huit mille personnes, dont 20 % pour la France.Cependant, l’offre de recrutement, qui s’adresse avant tout à de grands groupes, exige des candidats expérimentés. Des profils qui soient également dotés d’une solide culture internet, apportant une valeur ajoutée en termes de contenu ou de réflexion stratégique. Mais, au-delà des compétences requises, être “en quelque sorte une start up au sein d’un grand groupe” implique forcément un état d’esprit différent.“L’aspect comportemental est primordial. Nous nous attachons au sens de l’équipe et des valeurs.” Parmi celles-ci, savoir prendre des risques et avoir le sens du pragmatisme sont largement plébiscités. Et, pour trouver les profils adéquats, le groupe n’hésite pas à lorgner du côté des start up. Ainsi, pour les profils de webmarketer, être diplômé d’une école de commerce peut équivaloir à une expérience de deux ans dans une jeune pousse, “parce que nous faisons beaucoup moins attention au diplôme qu’au pragmatisme d’un candidat”. Même son de cloche pour les candidats au poste de chef de projet, qui doivent se montrer “tout à la fois gestionnaires, visionnaires, dotés d’un fort leadership” et, accessoirement, être créateurs de start up. Mais se lancer sur la voie de l’e-business exige aussi des candidats au caractère bien trempé : “Internet est une attitude. Il faut à la fois être des modèles pour nos clients et faire la jonction entre les deux cultures. En clair, il faut s’attendre à un conflit de génération.” En attendant, il s’agit de se positionner sur un marché où ” la guerre des talents ” fait rage.

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Emmanuelle Dhélens