Passer au contenu

Cap Gemini maintient ses perspectives

Au premier semestre, Cap Gemini Ernst & Young (CGEY) a enregistré des résultats conformes aux attentes et maintenu ses perspectives pour l’exercice en cours. Ceci, en dépit du scepticisme de la communauté financière.

Le groupe de services informatiques et de conseils a annoncé lundi un résultat d’exploitation de 269 millions d’euros sur les six premiers mois (contre 221 millions) sur un chiffre d’affaires de 4,44 milliards d’euros (contre 2,61 milliards), soit une marge de 6,1 % contre 8,5 % (10 % pro forma).Le bénéfice net a atteint 110 millions d’euros contre 96 millions (après retraitement). Le directeur général de CGEY, Geoff Unwin, a déclaré que les mesures de restructuration prises ?” notamment la suppression de 2 700 emplois, dont 2 100 déjà réalisées, et les réductions des frais généraux ?” devraient permettre d’atteindre“une marge comprise entre 8 % et 9 % au deuxième semestre 2001 “. ” Nous confirmons notre objectif d’un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros pour l’année “, a-t-il ajouté lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.Les chiffres semestriels (provisoires) et le maintien des perspectives ont permis au titre de rebondir à la Bourse de Paris. Vers 11 heures 05, il gagnait 3,6 %, à 79,20 euros. Mais par rapport à son cours du 25 juin (110,6 euros), à la veille de son dernier profit warning, le titre se situe encore en recul de 30 %.

Les analystes attendent un nouveau profit warning

Le 26 juin dernier, Cap Gemini avait prévenu que sa marge opérationnelle ne serait que de 6 % au premier semestre, du fait d’une détérioration brutale ces derniers mois du marché. Il précisait que la marge atteindrait 8 à 9 % au second semestre et que le chiffre d’affaires annuel s’élèverait à 9 milliards, contre une prévision antérieure de 9,6 milliards.” Comme les chiffres sont conformes aux prévisions, les gens reviennent sur le titre. Mais compte tenu des incertitudes, je pense que le titre risque de rester confiné dans un tunnel de 60 à 100 euros au cours des prochains mois “, a souligné un analyste financier d’un grand courtier parisien, sous couvert d’anonymat.S’agissant des perspectives, ce même analyste s’est dit “un peu plus pessimiste”que le groupe.“Ça va se jouer au troisième trimestre. Si le dollar baisse, ils n’atteindront pas les 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En marge opérationnelle, compte tenu du marché, je ne pense pas qu’ils atteindront 8 % sur le second semestre. Tout le monde considère qu’ils feront un profit warning dans les prochains mois “, continue-t-il.Phill Davies (Lehman Brothers) a estimé lui aussi que les résultats semestriels du groupe n’apportaient“aucune surprise par rapport aux prévisions faites quatre semaines auparavant “.
” La vraie question est qu’ils ont donné une prévision de 8 à 9 % de marge opérationnelle pour le second semestre, ce qui réclame une amélioration significative “,
a-t-il déclaré.

Incertitude concernant l’avenir des activités de services informatiques

Antonin Baudry (ETC) fait état“d’incertitudes conjoncturelles au second semestre “. Dans une note, il estime que “seuls de réels signes de reprise de l’économie aux Etats-Unis seraient de nature à redonner à la valeur une marge de progression substantielle sur le long terme “. Après l’annonce d’un net ralentissement de la croissance du PIB américain et d’une baisse de 13,6 % de l’investissement des entreprises au deuxième trimestre, les analystes financiers se demandent comment les activités de services informatiques et de conseils peuvent se comporter aux Etats-Unis. D’autant que certains évoquent des difficultés d’intégration de la branche conseils du groupe Ernst & Young, acquise l’an dernier.Geoff Unwin a reconnu que le chiffre d’affaires du second semestre aux Etats-Unis” devrait être inférieur à celui du premier semestre “. Mais il a maintenu ses prévisions pour l’ensemble du groupe en faisant état de” perspectives d’activité, notamment dans l’externalisation “, et en assurant que Cap Gemini avait” déjà enregistré de bons contrats de vente [de services] “.

” Notre opinion, c’est qu’au second semestre, nos activités nord-américaines, comme celles de l’Asie du Sud-Est, devraient être stables “, a-t-il dit en précisant que la Grande-Bretagne et les pays scandinaves devraient afficher une croissance faible. La France, le Benelux et d’autres pays dEurope devraient enregistrer une progression plus marquée.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction (avec Reuters)