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Canal+ s’inspire de la photo finish pour montrer s’il y a but

Pour les matchs du dimanche soir, la chaîne dispose désormais d’un système visant à déterminer si le ballon a franchi la ligne.

Pendant la dernière Coupe du monde de football en Allemagne, lors du match France-Corée du Sud, un but n’avait pas été accordé aux Bleus alors que les images télévisées montraient que le ballon avait entièrement franchi la ligne de
but. L’arbitre n’avait pas sifflé, une courte polémique avait, comme toujours, suivi.Un jour, le juge de terrain pourra peut-être se servir du système mis au point par la société française i2S pour Canal+. Baptisé ‘ But finish ‘, il permet de savoir, de ‘ façon
certaine ‘,
selon ses concepteurs, si la balle a franchi la ligne et de le montrer à l’écran (voir photos ci-dessous). Un rideau virtuel, matérialisant la ligne de but, change de couleur en cas de but.Canal+ a inauguré ce dispositif lors du match Marseille-Saint-Etienne, le 22 décembre dernier. Il nécessite encore quelques ajustements avant d’être proposé systématiquement aux téléspectateurs lors de l’affiche vedette du dimanche
soir.‘ L’idée m’est venue en pensant à la photo finish d’athlétisme ou de hippisme. Je me suis dit qu’il devait y avoir un moyen de l’adapter au cas du ballon de foot qui franchit ou non la
ligne ‘,
raconte François-Charles Bideaux, un des réalisateurs de Canal+. Fin 2005, la chaîne a contacté i2S, connue pour ses caméras embarquées en conditions extrêmes (exploration du Titanic) et pour son expérience dans
le domaine de la photo finish sportive.

L’arbitrage assistée par vidéo

L’objectif du diffuseur est de valoriser ses programmes de foot qu’il a payés très cher, plus de 600 millions d’euros par saison jusqu’en 2008. ‘ Notre ligne éditoriale est de tout montrer. Ce but
finish s’inscrit dans la lignée d’une autre nouveauté que nous avons introduite, le révélateur de hors-jeu ‘, souligne François-Charles Bideaux.Le projet a mis un an à se concrétiser. ‘ Il exige une puissance de traitement d’image haute définition très élevée. Et il a fallu développer un logiciel spécial qui a mobilisé deux ingénieurs pendant une année
complète ‘,
indique Jean-Pierre Gerault, président du directoire d’i2S. Le prestataire a signé un contrat exclusif avec Canal+ pour la France. Les deux partenaires réfléchissent, aujourd’hui, à une commercialisation à
l’étranger.Bien que l’assistance vidéo aux arbitres ne soit pas autorisée pour le moment dans le football ?” contrairement au rugby ?”, le système pourrait séduire les instances dirigeantes du ballon rond. La très conservatrice
Fifa (Fédération internationale de football association), a même déjà testé, en septembre 2005,
un système de puce dans le ballon lors d’une compétition officielle. Une expérimentation demeurée sans suite.En France, la Ligue de football professionnelle, qui chapeaute les clubs français, est très favorable à la vidéo. ‘ On a travaillé sur différents systèmes, dont celui d’i2S ‘, indique un
porte-parole. En 2006, elle n’avait pas obtenu de dérogation auprès de la Fifa pour essayer l’arbitrage vidéo. Elle pourrait revenir à la charge cette année, avec, qui sait, cette fois, le ‘ but finish ‘ dans son
argumentaire.

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Guillaume Deleurence