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Canal+ en appelle à l’INA pour protéger son catalogue

La chaîne va utiliser Signatures, un système d’empreintes numériques conçu par l’institut, pour créer une base de données de ses programmes, et détecter leur publication sur les sites de partage.

Les choses bougent en France dans le domaine du filtrage en ligne des vidéos, sous la
pression des producteurs de contenus de cinéma ou de télévision. Alors qu’il vient d’être condamné pour la diffusion sur le Net du film Joyeux Noël, Dailymotion a
enfin mis en production
l’outil de filtrage d’Audible Magic.De son côté,
en guerre contre la plate-forme de partage de vidéos Kewego, Canal+ a choisi de travailler avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour protéger son catalogue. Elle vient
d’annoncer qu’elle utiliserait l’outil Signatures, développé par l’organisme public.Signatures est un système de création d’empreintes numériques pour les contenus vidéo. L’INA l’utilise déjà depuis plusieurs années
pour surveiller la diffusion d’une séquence dont une chaîne de télévision a acheté les droits, et vérifier que l’usage qui en est fait correspond à ce qui a été convenu.Selon le communiqué de Canal+, le système de l’institut va lui servir à détecter les mises en ligne de ses programmes. Pour cela, l’INA va créer une base de données contenant les empreintes des contenus que la chaîne souhaite protéger.
Mais, pour que le système soit efficace, il reste encore à passer des accords avec des sites de partage tels que Dailymotion ou YouTube, afin qu’ils interrogent ladite base de données quand une vidéo est postée chez eux.

Vers une base de données centralisée ?

Or, comme évoqué plus haut, Dailymotion a déjà mis en place la technologie concurrente d’Audible Magic. Cette société internationale posséderait une base de données de 8 millions d’empreintes, mise en place en partenariat avec des
chaînes de télévision, des studios de cinéma, des maisons de disque. Pour l’instant, son système ne s’appuie que sur des données audio, mais elle travaille à développer également un moteur vidéo.Même si, dans la théorie, rien ne s’oppose à ce qu’un site de partage de vidéos interroge plusieurs bases de données, dans la pratique, tout se complique. ‘ Nous ne pourrons pas utiliser dix systèmes
différents ‘,
commente Martin Rogard, directeur des contenus chez Dailymotion et ancien chargé de mission au cabinet de Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre de la Culture. ‘ Je lance un
appel aux pouvoirs publics pour inciter les ayants droit à créer une base de données centrale avec les empreintes des ?”uvres à protéger ‘,
conclut-il.

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Karine Solovieff