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Campagne de dissuasion contre le peer to peer en Espagne

Le 18 juillet, le cabinet d’avocats Landwell lançait l’offensive en annonçant des poursuites contre les utilisateurs de peer to peer en Espagne. Une plainte non confirmée
mais une déclaration d’intention qui fait scandale.

Après l’ouverture des
hostilités aux Etats-Unis, la guerre contre le peer to peer menace d’éclater en Espagne. Si les poursuites se confirment se sont des milliers d’internautes qui se
trouveraient dans le collimateur de la justice. Une première en Europe.Le cabinet d’avocats Landwell, correspondant de PricewaterhouseCooper en Espagne, a déclaré dans son communiqué de presse du 17 juillet qu’une plainte serait déposée le lendemain. Pourtant, à la brigade d’investigation
technologique (BIT) basée à Madrid, on déclare que les procédures n’ont toujours pas démarré. En effet aucune plainte officielle n’est arrivée à ce jour. Coup de bluff des représentants des droits d’auteur ou simple report du dossier à la
rentrée ? En tout cas, la polémique fait rage.Plus d’une trentaine de sociétés, parmi les principales compagnies espagnoles de logiciels et les associations représentant les ayant-droit (artistes, auteurs, producteurs…), sont à l’origine de l’offensive. Mais elles préfèrent
garder silence et anonymat, par peur d’un boycott des internautes. Les adeptes du peer to peer comme ceux qui promeuvent le piratage illégal de logiciels professionnels sont visés.

95 000 usagers pointés du doigt : riposte des défenseurs du P2P

Selon une étude réalisée par Landwell-PWC entre décembre 2002 et mai 2003, l’Espagne compterait plus de 95 000 utilisateurs de programmes de peer to peer qui auraient réalisé près de 25 millions
de téléchargements sur une période de 6 mois.Parmi les 400 millions de fichiers en ligne, le cabinet d’avocat a sélectionné 4 713 ?”uvres téléchargées chacune, 5 000 fois en moyenne. Il s’agit principalement de logiciels et de fichiers de cinéma. Les ?”uvres
piratées représentent une perte estimée à 85 millions d’euros.L’étude souligne que 65 % des usagers utilisent des programmes, des adresse IP dynamiques ou des systèmes de sécurité qui les rendront difficiles à identifier dans le cadre de poursuites. C’est pourquoi le cabinet Landwell souhaite
demander une autorisation judiciaire afin d’utiliser un logiciel permettant d’identifier les utilisateurs de plate-formes de peer to peer.Une association d’internautes espagnole a répliqué avec virulence contre ce projet d’intrusion dans les données privées en le qualifiant de campagne d’intimidation. Elle a immédiatement riposté en invitant les utilisateurs de
peer to peer à protéger leur identité et à installer PeerGuargian, un logiciel censé éviter l’espionnage des connexions.Mais le peer to peer est loin d’avoir obtenu victoire sur ses détracteurs en Espagne. Pour exemple, le site
Donkeymania a été condamné vendredi par le juge de Madrid Carmen Sanchez-Albornoz parce qu’il contenait des liens vers des sites permettant de télécharger des fichiers via des programmes de
peer to peer. Le site a été contraint de fermer ses portes aujourdhui.

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Caroline lebrun