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Cable & Wireless, l’opérateur allié du « big brother » britannique

Des documents d’Edward Snowden montrent à quel point cet opérateur travaille main dans la main avec les agents secrets de Sa Majesté. Il va même jusqu’à pirater le réseau d’un compétiteur.

Que les services secrets s’appuient sur les opérateurs télécoms pour réaliser leurs opérations de surveillance, ce n’est pas une nouveauté. La loi, souvent, les contraint à ouvrir aux barbouzes les portes de leurs datacenters. Mais certains acteurs sont plus zélés que d’autres. C’est le cas de Cable & Wireless, comme l’attestent les documents d’Edward Snowden qui proviennent des services secrets britanniques GCHQ et qui viennent d’être publiés par certains médias allemands et britanniques.

Ainsi, l’un des documents montre une liste de 63 câbles sous-marins, dont 29 seraient contrôlés en partie par un acteur baptisé « Gerontic », qui est en réalité le nom de code de… Cable & Wireless. D’autres documents montrent que l’opérateur prend part de manière très active dans les opérations de l’agence secrète. Il est cité dans des réunions de travail où il apporte des propositions d’améliorations, pointe sur des opportunités nouvelles, teste de nouvelles configurations, etc. Pour faire avancer les projets, Cable & Wireless n’hésite pas non plus d’accueillir des agents secrets au sein même de ses équipes de gestion de projet.

Evidemment, tous ces efforts ne sont pas gratuits. En février 2009, l’opérateur a reçu presque 6 millions de livres anglaises (7,5 millions d’euros) pour un projet. A un autre endroit, il est question de 20 millions de livres (25 millions d’euros). A ce niveau-là, cela devient presque une activité à part entière, et on ne peut plus parler d’une simple compensation pour un service rendu obligatoire.

Un autre exemple souligne encore plus la soumission de Cable & Wireless. Les documents d’Edward Snowden montrent que l’opérateur britannique siphonne les câbles Flag Europe Asia (FEA) et Flag Atlantic (FA-1). Or, ces câbles ne lui appartiennent pas, ni à Vodafone, mais sont opérés par le groupe indien Global-Cloud Xchange (ex-Reliance Globalcom). L’accès a été créé au niveau d’une intersection entre le réseau de cet opérateur et celui de Cable & Wireless, dans un endroit appelé Skewjack Farm. En d’autres termes, les ingénieurs de Cable & Wireless ont hacké le réseau de leur compétiteur.

Interrogée par les médias anglais et britanniques qui ont révélés les documents, la maison mère Vodafone ne se dit au courant… de rien.  

Source :

SZ

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Gilbert Kallenborn