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C. Alteresco (Digitick) : ‘ Nous avons écoulé 10 000 billets imprimables lors du concert Live 8 ‘

Digitick multiplie les opérations autour du billet dématérialisé, imprimable à domicile ou affiché sur téléphone mobile. Pour Clément Alteresco, chef de projet, le marché ne décollera pas avant une évolution de la loi sur la
billétique.

01net. : Comment fonctionne votre service ?


Clément Alteresco : C’est une interface de billetterie complète sur Internet. Lorsqu’un client achète un billet en ligne, une place de concert par exemple, il a le choix de l’imprimer sur sa propre
imprimante ou de le recevoir sur son téléphone mobile. Dans les deux cas, chaque billet est identifié par un code à barre unique. A l’entrée du spectacle, les billets sont contrôlés avec un lecteur de code à barres. La contrefaçon est
impossible.Vous avez participé à la distribution des billets lors du concert gratuit Live 8, du 2 juillet dernier, qui a rassemblé près de 100 000 personnes à Versailles. Comment cela s’est-il passé ?


Très bien. Nous avons écoulé 10 000 billets [de deux places chacun, soit 20 000 entrées, NDLR], en l’espace de 48 heures.Qui sont vos autres clients ?


Il s’agit surtout de petites salles de spectacles. Historiquement, nous avons commencé avec Le Théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées. Durant toute l’année, nous avons travaillé avec le Paris Basket Racing, qui vend chaque
soir de match 80 à 100 billets imprimés. La plus grande salle de spectacle de Clermont-Ferrand fait aussi appel à notre système. Nous leur fournissons l’interface de gestion de billetterie gratuitement et nous nous rémunérons sur la
vente de billets à travers une commission de 5 %, avec un minimum de 1 ?.Comment se fait-il que les grands organisateurs de spectacle ne se tournent pas vers votre solution ?


Ils ne sont pas forcément au courant. Il y aussi beaucoup d’inertie, liée au fait que la billetterie n’est pas forcément leur première priorité. Aujourd’hui, ils confient la vente de leurs billets à la Fnac…Pourtant la SNCF, avec son billet imprimable, a rencontré le succès…


C’est vrai, et d’ailleurs nous bénéficions de cette popularité. Mais, contrairement au cas des titres de transport, la vente de billets de spectacle est soumise à une réglementation plus stricte. Un billet imprimé
n’est pas vraiment un billet, c’est juste une contremarque. La loi [arrêté du 8 mars 1993 réglementant la billetterie, NDLR] n’autorise pas de passer dans une salle avec un billet imprimé. Légalement,
il faut qu’il soit associé à une souche organisateur, une souche client et une souche imprimeur ! En pratique, il faut donc procéder à un échange à l’entrée du spectacle. Cela réduit l’intérêt du système, même si on
économise le temps de paiement aux caisses.Il n’y a pas moyen d’échapper à cette contrainte ?


Non. Mais nous avons bon espoir que la loi change d’ici à la fin de l’année. Dans cette optique, nous avons participé à des réunions avec les autorités et les professionnels du secteur.Qu’en est-il de la réception de billets sur téléphone mobile ? Le système a-t-il trouvé son public ?


Aujourd’hui, 90 % des clients préfèrent l’impression. Tant que ce ne sera pas poussé par les opérateurs mobiles, la réception sur mobile aura du mal à percer. C’est pour cela que nous travaillons de plus en plus
avec eux. Nous avons eu deux opérations récemment. La première, cet été, avec SFR, lors des Francopholies de La Rochelle. La seconde, avec Orange, à l’occasion du concert de Jamiroquai. Mais il s’agit surtout d’expérimentation.
Le volume de vente ne dépasse pas quelques dizaines de billets.*Quels sont les avantages du ‘ billet-téléphone ‘ ?


Pour nous, c’est l’avenir. Seul ce système permet de développer un marketing personnalisé avec chaque client, d’établir une relation directe avec lui et de l’inviter à se qualifier [définir son profil,
ses goûts, NDLR]
pour lui envoyer des offres de spectacles, etc. On peut aussi l’avertir en cas de spectacle annulé ou lui envoyer les spectacles de dernière minute à sa demande. C’est ça la logique finale.* Digitick a également été à l’origine de
l’expérimentation
lancée par la société Transdev, qui assure la liaison en car entre les gares SNCF de Moutiers et de Bourg-Saint-Maurice et les principales stations de ski
de la vallée de la Tarentaise. Les utilisateurs pouvaient acheter et recevoir leur titre de transport sur leur téléphone mobile.

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Stéphane Long