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Bulletin météo : avis de gros temps

Quelques indicateurs économiques publiés récemment ne sont pas très bons pour l’Europe. D’une part, l’écart de productivité globale du travail va s’accroissant entre l’Union européenne et…

Quelques indicateurs économiques publiés récemment ne sont pas très bons pour l’Europe. D’une part, l’écart de productivité globale du travail va s’accroissant entre l’Union européenne et les Etats-Unis : en dix ans, la progression de cette productivité s’est ralentie chez les Quinze, passant de 2 % en moyenne au début des années quatre-vingt-dix à 1,3 % par an de 1995 à 2001 ; pendant ce temps, les Américains, eux, accéléraient leur croissance annuelle de productivité ?” de 1,5 % à 2,5 %. D’autre part, l’Europe est de plus en plus distancée dans les industries de technologies (prises au sens large, c’est-à-dire incluant l’aéronautique et la pharmacie) : elle en fabrique moins que les autres, tout simplement. Résultat : avec 3,3 % de la technologie mondiale, un pays comme Taïwan pourrait bientôt devancer la France (Les Echos du 15 mai 2002). Non seulement on est moins productifs, mais, en plus, on perd des parts de marché dans les industries de pointe ! Les exemples à suivre ne sont pas très loin de nous : l’Irlande, la Pologne et Israël sont des pays qui progressent fortement dans ces domaines grâce à des politiques claires sur les infrastructures, la formation, etc. Or, la production ?” et donc l’exportation ?” de produits technologiques est, à l’évidence, l’un des leviers principaux du développement : pour un pays, ne pas avoir cette corde à son arc est un handicap très sérieux. On ne voit pas très bien comment sortir de cette spirale infernale sans un changement radical de nos politiques économiques. Mais c’est un discours encore peu répandu.Quant à la fameuse reprise que tout le monde espère en France ?” Jean-Pierre Raffarin en tête ?”, elle se dessine plutôt mollement pour l’instant : les dernières prévisions du Medef tablaient sur un retour à un rythme annuel de 2 à 2,5 % seulement en fin 2002. Et voilà que, pendant ce temps, l’inflation repointe le bout de son nez, sur fond d’éternel déficit public ! ” Gros temps “, comme dirait le Medef. En termes de marine, ce n’est pas une bonne météo…

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Luc Fayard