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BT-Vivendi: le torchon brûle

En pleine restructuration, l’opérateur britannique menace de se désengager de Cegetel, dont il est actionnaire à 26%. BT reproche à Vivendi de l’avoir isolé en concluant une alliance avec l’anglais Vodafone.

” Option ouverte “, déclarait jeudi Peter Bonfield, directeur général de BT, lorsqu’il évoquait une vente de la participation de 26 % détenue dans Cegetel. La menace s’est toutefois précisée dans l’édition dominicale du quotidien britannique The Observer. Peter Bonfield juge, en effet, que la paticipation consentie dans l’opérateur français était un bon investissement, mais que sa société devait désormais voir comment les choses avaient évolué.Réplique cinglante de Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi : ” Nous sommes totalement maîtres du destin de Cegetel avec un droit de préemption de premier rang “, suggérant qu’il pourrait reprendre la part de BT. En théorie, le pacte d’actionnaires de Cegetel oblige BT a conserver sa participation jusqu’en 2002, sauf si la vente de la participation s’effectue au profit de l’actionnaire majoritaire, à savoir Vivendi.

Vodafone : pomme de la discorde

L’accord entre Vodafone, ennemi juré de BT, et Vivendi lors du lancement de Vizzavi, le portail de services WAP, a été très mal vécu par l’opérateur britannique. D’une part, Vodafone s’est offert un strapontin au conseil d’administration de Cegetel, en concluant son OPE sur l’opérateur allemand Mannesmann, jusqu’alors détenteur de 15 % du capital de Cegetel. D’autre part, Vivendi a conclu avec Vodafone une montée de sa participation au sein de Cegetel (51,5 % contre 44 % actuellement) en rachetant la moitié des parts détenues par Vodafone-Mannesmann.S’estimant mis sur la touche, BT a contesté ce partenariat devant la Chambre de commerce internationale, en mars. L’instance a toutefois décidé, jeudi dernier, que ” ni la conclusion d’un accord avec Vodafone, ni la création de Vizzavi ne constituaient une violation du pacte d’actionnaires Cegetel “. En revanche, ” cette alliance pourrait donner lieu à réparation ” si BT apportait la preuve que la création de Vizzavi entraînait un préjudice pour Cegetel.Or la stratégie actuelle de BT est d’obtenir de substantiels dédommagements, et, dans le cas d’un rejet de sa demande d’indemnité devant les tribunaux, de récupérer sa mise dans Cegetel, jusqu’à 13,27 milliards d’euros, estimait Peter Bonfield.

Phrases assassines

Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi, a affirmé que l’avis rendu jeudi allait le conduire à réclamer une clarification de la position de BT sur Cegetel. ” Si BT se considère comme un partenaire constructif à long terme de Cegetel, ce qui n’était pas très compatible avec le comportement de ces derniers mois, tant mieux, ils sont les bienvenus “, a toutefois assuré Jean-Marie Messier.Le patron de Vivendi a répliqué à Peter Bonfield en expliquant que Vodafone était ” le partenaire principal ” dans les mobiles et ” à l’extérieur de Cegetel sur le portail multi-accès “.De son côté, BT lorgnerait sur de nouveaux partenaires, des indiscréditions laissant même entrevoir une fusion compléte avec l’américain AT&T.

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Gérald Bouchez