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BT et AT&T, sous le régime de la communauté de biens

Les tout récents alliés BT et AT&T multiplient les messages indiquant que la stratégie des grandes alliances globales n’a pas encore vécu.

A l’occasion de Telecom 99 de Genève, BT et AT&T annonçaient leurs fiançailles. Leur union se concrétisait alors par la création d’une société commune, baptisée Concert. Depuis, les deux partenaires ne cessent de montrer la confiance qu’ils ont l’un en l’autre. Ainsi, après avoir mis en commun leurs filiales japonaises au sein de Japan Telecom, dont ils ont pris 30 % du capital, c’est AT&T qui montre sa volonté de faire de Concert une société pérenne.

Les deux alliés s’inspirent des beaux jours de Global One

L’opérateur américain vient ainsi de vendre sa filiale britannique à son compatriote Viatel pour la somme de 800 millions de francs. Outre le réseau de 1 700 km reliant dix-neuf villes du pays, Viatel récupère également les trois cents entreprises paneuropéennes et trois cent vingt PME, ainsi que les quatre cents personnes qui composaient l’équipe d’AT&T UK. Cette cession d’activité avait fortement été conseillée par la Commission européenne quand les deux futurs mariés étaient encore en cours de négociations du contrat de mariage.
Ce scénario n’est pas sans rappeler les premiers jours de Global One. A cette époque, France Télécom se séparait de ses activités outre-Rhin. Deutsche Telekom s’interdisait de faire commerce en France, et les deux Européens ne juraient que sur leur allié d’outre-Atlantique, Sprint, pour vivre le rêve américain par procuration. Dix ans plus tard, si Sprint s’en sort bien après avoir été racheté par l’imposant MCI WorldCom, les deux frères ennemis du Vieux Continent ont beaucoup à reconstruire. Le Français doit se refaire une place au soleil aux Etats-Unis, et l’Allemand, après s’être offert Siris, devra montrer la force de ses ambitions outre-Rhin et plus largement dans le monde.

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Jérôme Desvouges