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Bruxelles consulte les acteurs de la Net-économie

Les professionnels de l’e-business ont jusqu’au 31 mars pour formuler leurs propositions en faveur de l’économie en réseau. Et tenter d’influencer le prochain conseil des ministres de l’Industrie des Quinze.

”  Cette consultation en ligne sur la stratégie de l’Union européenne vise à aider les entreprises européennes à tirer pleinement parti de l’économie électronique “, explique Erkki Liikanen, le commissaire européen chargé des entreprises et de la société de l’information.De quoi s’agit-il ? De la possibilité offerte aux acteurs de l’économie en réseau ?” qu’ils soient professionnels, universitaires ou simples particuliers ?” d’adresser en ligne à la Commission européenne leurs suggestions et commentaires pour ” activer la création d’un cadre clair et prévisible pour l’e-commerce, encourager la participation des PME à l’économie en ligne et améliorer la disponibilité du capital-risque “.Rien que cela ! Les contributions doivent être transmises à www.europa.eu.int/comm/enterprise/consultations/list.htm avant le 31 mars.Comme socle de leur réflexion, les internautes trouveront à cette adresse la note rédigée par la Commission européenne en novembre et consacrée à l’impact de l’e-économie sur les entreprises européennes.Ce document était alors destiné au Conseil des chefs d’État et de gouvernement des Quinze et au Parlement de Strasbourg. C’est la première fois que les autorités communautaires font ainsi appel au public au sujet de l’économie en réseau. Pour l’instant, elles réservaient cette technique aux questions relatives à l’environnement ou au social.

Une boîte à idées

” Cela nous sert de boîte à idées, reconnaît Per Haugaard, le porte-parole d’Erkki Liikanen. Et les textes que nous émettons s’en ressentent. “ Il explique ainsi que le récent ” Paquet Télécoms “, adopté il y a quelques semaines à Bruxelles, a subi nettement cette influence fort peu technocratique.” Idem pour la décision récente de la Commission relative à l’envoi abusif d’e-mails [spamming], précise le conseiller du commissaire finlandais. L’opt-in [qui requiert que toute société est tenue d’obtenir l’accord de la personne avant de lui envoyer le moindre message commercial] a triomphé car nous avons pris en compte les observations formulées à cette occasion par les associations de consommateurs. “ L’appel à commentaires organisé pour le ” Paquet Télécoms ” avait suscité un millier de contributions, en près de huit semaines.Cette tribune supplémentaire offerte aux lobbies de tous poils complète les nombreuses séances d’auditions publiques auxquelles se prêtent les fonctionnaires communautaires. Un effort de transparence dans la prise de décision, qui pourrait utilement inspirer les gouvernants français. Même si le souci d’ouverture de la Commission ne va pas jusqu’à rendre publique la liste des contributeurs ainsi que le détail de leurs propositions.La seule certitude :” Les éléments ainsi recueillis en ligne seront pris en compte dans la préparation du prochain conseil des ministres de l’Industrie qui se réunira à Bruxelles le 6 juin “, assure Per Haugaard. À bon entendeur…Les personnes intéressées par l’exercice suivront attentivement le conseil des chefs d’État et de gouvernement, qui se tiendra les 15 et 16 mars prochains à Barcelone (détail des travaux sur http://www.europa.eu.int/comm/barcelona_council/index_fr.html).Puisque les leaders des Quinze devraient s’y entretenir du projet E-Europe 2005, destiné à poursuivre les programmes relatifs au réseau des réseaux, parmi lesquels la cybercriminalité, le haut débit et l’e-gouvernement, avec également un volet concernant les biotechnologies.

Des inégalités persistantes

En fait, il s’agit de faire une piqûre de rappel pour raviver auprès des États la flamme Internet. Bruxelles a pour le moins été déçu par les inégalités qui persistent au sein de l’Union en matière de connexion. En février, Erkki Liikanen dévoilait les statistiques relatives à la pénétration d’Internet dans les différents pays.Et les bons résultats des États du Nord (Pays-Bas, Suède et Danemark), dont 60 % des ménages sont connectés au réseau, n’ont pas suffi à masquer les faibles scores de la Grèce (10 %), de la France (30,1 %) ou de l’Italie (33,5 %). Soit encore des millions d’Européens à faire venir au Net pour que le programme E-Europe mérite enfin son nom.

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Nicolas Arpagian