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Boucle locale radio : souple et évolutive

Hauts débits, installation simple, souplesse, évolutivité, moindre coût, la boucle locale radio suscite l’enthousiasme des entreprises.

Désormais ils ne sont plus que deux. À coups de rachats, LDCom et Altitude Télécom se sont appropriés la quasi-intégralité des licences d’exploitation de la boucle locale radio (BLR), régionales ou nationales. Quant à l’opérateur Landtel, en redressement judiciaire et sanctionné par l’ART, il ne dispose plus que de deux licences régionales, une en Île-de-France, l’autre en Aquitaine, et son numéro sonne aux abonnés absents. Le nombre d’utilisateurs, lui, est loin, très loin, des 250 000 escomptés (source : Ovum 1998). Ils sont pourtant quelques milliers à utiliser le réseau hertzien pour l’accès à Internet ou le transfert de données. “En janvier 2002, après avoir mis en place notre toute nouvelle architecture 3-tiers, il fallait installer une connexion permanente sur nos quatre sites. Là où nous le pouvions, nous avons installé la BLR”, témoigne Fabien Denis, chef de projet informatique d’Echo. L’association nantaise est cliente de LDCom pour son siège de Nantes. “Au Mans, à Vannes dans le Morbihan ou encore à Saint-Herblain en Loire-Atlantique, il n’y avait pas de couverture BLR, nous avons donc dû installer là une ligne Transfix, ici une ligne TurboDSL…”, poursuit Fabien Denis. La localisation géographique est en effet l’un des premiers freins à l’équipement en liaison hertzienne. L’entreprise doit être située à une distance maximale comprise entre 3 et 6 kilomètres de l’antenne émettrice, et surtout bénéficier d’une vision directe sur l’antenne, pour permettre l’établissement de la liaison point-à-point. “À Rouen, nous ne sommes qu’à 2 kilomètres des locaux d’Altitude Télécom, et pourtant nous devons utiliser une liaison TurboDSL, par manque de visibilité. Mais ce problème sera résolu prochainement quand l’opérateur aura installé un rebond [une antenne relais, Ndlr] et, d’ici à quelques semaines, nous bénéficierons d’une connexion hertzienne à 2 Mbit/s. Ces soucis de couverture géographique sont essentiellement dus à la jeunesse du réseau. Mais ils ne remettent pas en cause la qualité de la technologie”, estime Philippe Villers, responsable informatique de l’Agence bureautique de Normandie (ABN). Avec un débit théorique de plus de 300 Mbit/s, la BLR offre une liaison haut débit sur une distance supérieure à l’ADSL (1,5 km au maximum entre l’abonné et l’opérateur) tout en étant moins chère. “Nous bénéficions à moindre coût d’une liaison hertzienne à 1 Mbit/s”, raconte Frank Mandefield, secrétaire général de Soulès Caf, localisée en région parisienne (32 salariés). Ancien client de Broadnet, cet importateur de matières premières pour l’alimentation du bétail est devenu de fait client d’Altitude Télécom. Le coût de son abonnement est d’environ 500 e par mois. “Pour notre accès BLR à 512 kbit/s, “bursté” à 2 Mbit/s, nous sommes facturés 990 e ht par mois contre 590 e ht sur notre ligne TurboDSL à 150 kbit/s, “burstée” à 320 kbit/s !”, compare de son côté Fabien Denis.La souplesse d’évolution des débits fournis aux utilisateurs est un autre atout indéniable des connexions par boucle locale radio. Pour des besoins ponctuels, l’opérateur peut fournir à l’entreprise un débit supérieur en quelques minutes sans qu’il soit nécessaire de tirer une ligne physique supplémentaire. “Nous allons bientôt mettre en place des vidéoconférences entre nos agences, nous aurons donc besoin d’un débit ponctuel supérieur à 1 Mbit/s. Un simple appel à Altitude Télécom suffit pour doubler le débit”, raconte Philippe Villers.

Attention à l’installation

Pour accéder aux services de la boucle locale radio, une fois vérifiée la bonne couverture géographique par un opérateur, l’installation est très simple. Une antenne réceptrice, d’environ 20 centimètres de diamètre, est installée en visibilité directe avec l’antenne émettrice de l’opérateur. Lorsque l’on n’est pas propriétaire des locaux, le seul frein est alors d’obtenir l’autorisation des propriétaires et autres syndics. L’antenne est reliée à un module de transmission radio et à un multiplexeur, et enfin à un terminal d’abonné. “L’installation de l’ensemble ne dure qu’une demi-journée, il suffit d’avoir un chemin de câble bien défini”, confirme Fabien Denis. Attention toutefois à la bonne fixation de l’antenne. “Au démarrage, nous avions une liaison très médiocre, qui était apparemment due en partie à une mauvaise orientation de l’antenne”, se souvient Frank Mandefield. Quant aux coupures de la liaison, elles s’avèrent rares. “Depuis dix mois que nous utilisons la BLR, nous avons eu deux interruptions de service. La première a été causée par une détérioration de l’antenne. Il semblerait qu’un oiseau l’ait percutée, ce qui a modifié son orientation et a interrompu la liaison point-à-point. La seconde a été causée par une panne matérielle chez LDCom”, se souvient Fabien Denis. Autre témoignage, celui de Sud Robinetterie Industrie. La PME marseillaise (100 salariés, 23 millions d’euros de chiffre d’affaires) utilise une connexion à 128 kbit/s depuis un an et demi. “Notre installation a été réalisée par TopNet, revendeur LDCom. Les seuls problèmes que nous avons rencontrés ont été provoqués par de grosses tempêtes. Par deux fois, une averse de pluie et de grêle très importante a coupé la liaison quelques instants. Mais systématiquement, le système s’est remis en route sans aucune intervention de notre part ou de TopNet”, remarque Jean-Marc Deluy, responsable informatique.

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Stéphanie Renault